Che vaut a la garde de santei et a faire le cors moiste en sec tens et desatemprei.
Jofroy de Waterford, Secret des Secrets, Diet., ca 1300, l. 2081-82.
La est desclairié que plaie est. (plaie) fresche ou membre, le quel n'est pas discras(i)é ne desatempré, mes en la façon de ceste plaies et de cestes pations est boutee ou lieu blecié discrasion et desatrempance de humour, la quelle n'est pas vraie ne simple discrasion, mes ovec une corruption intense, et est aucune fois la matiere entre simple desatrempance venimeuse, et aucune fois est pure venimosité ou pur venin, si com ou mors de chien enragié et en la pointure d'escorpion.
Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, chap. 1849, vol. 2, p. 134.
S'aucun a soudenement la langue desatrempee, c'est signe d'apoplexie ou de mellencolie.
Martin de Saint-Gilles, Amphorismes Ypocras, 1362-1363, 100.
Pource donc dit Aristotes se transmue de legier li cors atemprés de maladie en santé, car quant une partie est alteree et malade la malvaise dispositions est tantost partie et distribuee par tout le cors et pource est elle legierement garie et ostee du cors mais li cors desatemprés pource qu'il n'a mie tel communication entre ses parties quant il est malades n'est pas si tost garis mais a grant paine et a grant difficulté pource que la maladie est forte et arrestee en .1. lieu et non pas ainsi esparse ne distribuee en pluseurs parties comme dit est du cors de atempree mesure.
Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, V, 22, fol. 127v.
...se il est corrompu etdesatrempé, il blesce et corrompt la vie et tout le corps.
Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, XI, 1, 183r.
DESATEMPRÉ
Sciences de la nature -
Géographie
adj.
Etym FEW XIII-1, 175a
temperare
Qui n'est pas modéré dans les qualités naturelles (chaleur ou froid, sécheresse ou humidité) en parlant d'une région du monde.
Notes
Note encyclopédique
Cet emploi de désatempré comme d'atempré pour des parties du monde est une extension analogique du sens médical au monde naturel.
Citations
Celle partie de terre ou celle plage qui regarde le pole antartique en tele distance comme la nostre resgarde le pole artique est desatrempee, car quant nous avons yver, yleuques est esté et e converso, et yleuques est yver plus loing et excessif en froit pour ce que adonques est le soleil ou point appellé aux solis et est loing de terre.
Nicole Oresme [Aristote], Livre du ciel et du monde, 1377, II, 7, p. 352.
