nom fém.
date ACHE
FEW XXV 14 b : apium HACHE

Dans le cas de la plante cultivée, le terme ache en ancien français désigne le "céleri". Taxinomie moderne: Apium graveolens L. [F. Vigneron]

Achedoit estre semee en avril et en may. Mais on la puet bien semer en fevrier et en mars, et en quelconque lieu qu’elle soit semee, elle multiplie ; mais elle revient mieulx es lieux ou ont esté les vielles semences et y multiplie mieulx que en aultres lieux nouveaux. Anon. [Pietro de' Crescenzi], Livre des prouffitz champestres et ruraulx, 10227, 1373, VI, chap. 7, fol. 154v.

Manière* d'herbe* qui est cultivée pour ses feuilles et pour sa racine qui entrent dans l'alimentation des hommes.

AACE ACE HAICHE

Sans autre précision, il s'agit de l'ache ou persil des marais ou céleri sauvage. Remarquons qu'ache ou apium est une forme de générique. [I. Vedrenne-Fajolles]

Les plantes, dans leur acception pharmacologique, sont définies d’après un système de qualités spécifiques à la médecine médiévale, basées sur la théorie des humeurs et veillant à rétablir l’équilibre du corps alors rompu par la maladie. Dans ce système, l’acheest utilisée pour lutter contre les maladies ditesfroides, car elle estchaude: « Encontre froide maladie donons la decocion de semence d'acheet de perresil et de fanoil » (D’après leTraité d'urologie, du ms. Sloane, au fol.211d). Se rencontrent enfin des mentions de l’achedéterminées par les maux contre lesquels elle est préconisée : Ache des emorroydes. [A. Sanchez]

Pur asuager rancle de plaie: Franc encens e flur de furment, Jus de yble e deacheensement, Le jus de morele metez i, De herbe beneite autresi. Anon., Novelle Cirurgerie, ca 1250, v. 970-973. Et ciervoise qui est faite de soile ou de pain de soile où il a mente etaace, sor tote(s coses) autre ciervoise vaut miex […] Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 119. Autre bon [por les chevoux qui cheent faire tenir] : de la jus de l’acheet cele de l’anis et movez bien ensamble en .i. pou de vin. Si le boilliez sor le feu jusque il soit bien espes et le metez en boistes et puis au soir et au matin mengiez trois cuilleries tant que vos soiez sains. Anon. [Pseudo-Hippocrate], Lettre d'Hippocrate 1, ms. 10034, 1240-1250, fol. 79v-80r. Autre bon [por estancher sanc] : triblezhaicheet li frotez le front dou pastel et le jus li donez boivre si garra. Anon. [Pseudo-Hippocrate], Lettre d'Hippocrate 1, ms. 10034, 1240-1250, fol. 83r. Achen'est proz a fames grosses par ce qu'ele est trop dissolutive. Anon. [Matthaeus Platearius], Livre des simples medecines, 2nde moitié du XIIIe s., p. 1. [...] et se tu vues que il vailhe contre l'opilation du foie, quisiés la racine du fenoil et deacheet puis l'uzez avoiques oxizacre. Jofroy de Waterford, Secret des Secrets, Diet., ca 1300, l. 2086. De quelconques cause ce soit, se la flame n’est espurgie sousfissaument aprés l’enfantement, done li eximel o vin de decoction de savine, armoise et calendule, se ele n’a point de fievre, se ele a fievre o eve et se l’enfleure et li dolours ne s’en va pour çou, fai emplastre d’aceet de armoise cuites ensamble en eve et fai emplastre, mais fai ançois onction de oile nardin et meesmement en froide cause. Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 26v. Emplastre soit mondificatif de miel, de farine de fourment, de jus d'ache(qui se fait mout communement), et sera demoustré en l'antidotaire ; et i puet estre ajousté mirre, sarcocolle, aloü et leur semblable. Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, chap. 1981, p. 159. [...] a plaie saner e mal curer e garir : pren raisine e encens e cire e peis e cuir de moton freis ou de buc e jus de lancele e jus deachea double des autres e de la raisine autre tant come de tuz les autres e metez boillir en une paele sur le fu e puis soit premé [...] Jourdain de Redinges [Pseudo-Hippocrate], Le livre Ypocras, 1ère moitié du XIVe s., fol. 173r.

Cette herbe*, dans ses différentes manières*, en tant qu'elle est très fréquemment utilisée dans les recettes médicales.

APIUM APE APIE ABELCARASIA ALCARAPSI SELINUM

Selon la taxinomie moderne, le nom ache de l'ancien français correspond à quatre végétaux: Apium graveolens (L.), Apium nodiflorum (L.) Lag., Ranunculus sceleratus (L.) et Ranunculus repens (L.). Voir ci-dessous les locutions à partir du nom générique ache. Le terme ache est tellement général, que, dans les citations données ici, on voit Jean Corbechon rapporter que certains appellent même le persil ache, du fait de la ressemblance entre les deux plantes.  [F. Vigneron]

Item elle [l'ache] a divers nons, on le nomme appium et sellinum et abelcarasia ou alcarapsi. Anon., Livre des simples medecines, XVe s., fol. 6v. Autre manieres d'achesunt assez, si come : apium ranarum et apium risus et apium amoroidarum. Anon. [Matthaeus Platearius], Livre des simples medecines, 2nde moitié du XIIIe s., p. 1. Acheest une herbe commune qui est congneue de toutes gens et est appelleeache, sicomme dit Diascorides et Ysidore ou XVIIe livre, pour ce que les anciens la mettoient sus le chief de ceuls qui avoient victoire en bataille, et Hercules fut le premier qui s'en couronna. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, XVII, chap. 13, fol. 246v. Acheest de deux manieres, car l’une est franche et l’autre sauvaige. Et de la franche, l’une est de jardin et l’autre aquatique. Anon. [Pietro de' Crescenzi], Livre des prouffitz champestres et ruraulx, 10227, 1373, VI, chap. 7, fol. 154v. Il est moult de manieres d'ache, car aucuns dient que le persil est une maniere d'ache, pour ce qu'il lui ressemble en fueilles et en couleur, sicomme dit Ysidore. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, XVII, chap. 13, fol. 246v.

Herbe* dont il existe différentes manières* et qui ressemble au persil par sa couleur et par ses feuilles.

Ache des emorroydes BOTRACION STATICERE VRAN APE DE EMORROYDES APIUM EMORROIDARUM

Taxinomie moderne: Ficaria verna Huds. (famille: Ranunculaceae). [F. Vigneron]

Ache des emorroydesest autrement appelle botracion, staticere. Les autres l'apellent vran... Elle croist en lieux sablonneux es champs et a racine semblable a vermeillon. Anon., Grant herbier (Secrets de Salerne), XVe s., p. 36.

Cette herbe* dans sa manière* sauvage qui croît dans les lieux sablonneux, qui a une racine ressemblant à un petit ver et qui doit don nom au fait qu'elle permet de soigner les hémorroïdes.

Ache des raines APIUM RANARUM APIUM RENINUM ACHE SAUVAGE ACHE DES RENOUILLES ACHE RANIN APE RENINE

L'identification n'est pas aisée, mais on peut proposer, dans la taxinomie moderne: Oenanthe aquatica (L.) Poir. (famille: Apiaceae). [F. Vigneron]

Il est une autre maniere que on appelle l'achedes raines pour ce qu'elle croist en l'eaue ou sont les raines [...]. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, XVII, chap. 13, fol. 246v.

Cette herbe* dans sa manière* sauvage qui croît dans les mares et les étangs, ou près de ce type de lieux qui sont habités par les grenouilles. 

Ache de ris APIUM RISUS APIUM RUSTICUS ARTICORIS ASTICON BELLINUM AGERUM BOTRACION BUECON CLOROPIN CORAX EFFISTION HERBA STELANCA LITOPON NILIAN RUSSELIN STANCE APE DE RIS

On remarquera dans les synonymes proposés botration, aussi signalé comme synonyme pour l'ache des emorroïdes. [I. Vedrenne-Fajolles]

Taxinomie moderne: Ranunculus sceleratus L. (Famille: Ranunculaceae). Jean Corbechon emploie le terme générique ache pour évoquer cette plante. Il lui attribue plusieurs propriétés médicales : purger la mélancolie, soigner les calculs, faire venir les règles (Livre des propriétés des choses, XVII, 13). [C. Rochelois]

Apium risus c'estacche de ris[...]. Item aultres l'appellent botration, les aultres corax, les aultres nilian, les aultres stance, les aultres articoris, les aultres cloropin, les aultres russelins, les aultres asticon, les aultres effistion, les aultres litopon, les aultres bellinum agerum, les aultres buecon, les aultres herba stelanca, les aultres apium rusticus, les aultres apium risus. Anon., Livre des simples medecines, XVe s., fol. 8r. Ache de riscroist en lieux sablonneux et en champs gravelleux. Anon., Grant herbier (Secrets de Salerne), XVe s., p. 37. Ache sauvaige est appelleeache de ris[...]. […] Et devons savoir que ache de ris ne doit point estre prinse par la bouche, car on la treuve en pluiseurs lieux si forte et si vehemente que se on la prenoit, elle seroit cause de mort. Anon. [Pietro de' Crescenzi], Livre des prouffitz champestres et ruraulx, 10227, 1373, VI, chap. 7, fol. 155r.

Cette herbe* dans sa manière* sauvage et venimeuse, qui croît dans les lieux sablonneux et dont l'absorption provoque le rire.

Ache ranin ACHE DES RAINES ACHE DES RENOUILLES ACHE SAUVAGE APIUM RANARUM APIUM RENINUM APE RENINE

L'identification n'est pas aisée, mais on peut proposer, dans la taxinomie moderne: Oenanthe aquatica (L.) Poir. (famille: Apiaceae). [F. Vigneron]

Ache ranincroist entour les eaues ou en l'eaue. Et l'appellent aucuns hache sauvaige. Anon., Grant herbier (Secrets de Salerne), XVe s., p. 37.

Cette herbe* dans sa manière* sauvage qui croît dans les mares et les étangs, ou près de ce type de lieux qui sont habités par les grenouilles. 

Ache des renouilles ACHE RANIN ACHE SAUVAGE ACHE DES RAINES APIUM RANARUM APIUM RENINUM APE RENINE

L'identification n'est pas aisée, mais on peut proposer, dans la taxinomie moderne: Oenanthe aquatica (L.) Poir. (famille: Apiaceae). [F. Vigneron]

Ache d’eaue est appellee l’ache des renouilles, pource qu’elle croist es eaues ou les renouilles demeurent [...]. Anon. [Pietro de' Crescenzi], Livre des prouffitz champestres et ruraulx, 10227, 1373, VI, chap. 7, fol. 155r.

Cette herbe* dans sa manière* sauvage qui croît dans les mares et les étangs, ou près de ce type de lieux qui sont habités par les grenouilles. 

Ache sauvage

L'identification n'est pas aisée, mais on peut proposer, dans la taxinomie moderne: Oenanthe aquatica (L.) Poir. (famille: Apiaceae). [F. Vigneron]

ACHE DES RAINES ACHE DES RENOUILLES ACHE RANIN APIUM RANARUM APIUM RENINUM APE RENINE Ache ranin croist entour les eaues ou en l'eaue. Et l'appellent aucuns hache sauvaige. Anon., Grant herbier (Secrets de Salerne), XVe s., p. 37.

Cette herbe* dans sa manière* sauvage qui croît dans les mares et les étangs, ou près de ce type de lieux qui sont habités par les grenouilles.