nom fém.
date CHAUX
FEW II 107a : calx KAUS CHAUS CALX CAUZ CAUC CHAUC CHALZ Chaux (vive) ou (Vive) chaux

La chaux vive désigne la matière définie dans le domaine de la minéralogie, utilisée dans des soins de beauté comme l'épilation mais surtout dans le traitement médical des maladies qui nécessitent un assainissement, en particulier des maladies de la peau. Elle peut aussi être désignée par le seul terme chaux, avec omission de l'adjectif. Le caractère très corrosif de la chaux vive (autrement dit de la chaux avant qu'elle ait perdu sa dimension corrosive par un mélange prolongé avec un liquide) implique des précautions d'usage souvent mentionnées dans les recettes. L'usage épilatoire implique une limitation de ses capacités de corrosion par le mélange durant un temps précis avec de l'eau. [I. Vedrenne-Fajolles]

On prentvive kausbolete et orpieument; se le met on en euge bollans et oile. Cist unnenmens est bon pur pail ostier. Villard de Honnecourt, Carnet, 1235, p. 153, fol. 21v. Car elle fait auteil oevre com feus, et si a autres medicines dont on cauterize bien la hainche ensi com tesisie et miel anacardi etchalzavec savon, toutes ces choses mellees ensamble. Anon. [Albucasis], Cyrurgie, ca 1250, fol. 11ra. Et quant li flestres sera elargiz, met i l’oingnement [29ra] ruptoire qui est faiz devive chauset de savon [...] Anon. [Roger de Salerne], Chirurgie 1, Sloane 1977, XIIIe s., § 19. Autre podre: /Vive cauzbien triblee / Od orpiment seit mellee; / Dous livres de cauz ensemblement / Od un unce de orpiment. Anon., Novelle Cirurgerie, ca 1250, fol. 71rb. prendés .IIII. parties de boinnechauc viveet .II. parties d’orpiument, et les broiés soutiument, et metés [ewe] desus tant qu’ele soit mellee [ensamble], et laissiés demourer ensamble .II. jors, et alés estuver, et vous faites bien estuver et oigniés là où li poil seront, et il cheront maintenant. Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 88. La Sarazine de Meschine oste lentilles issi : ele emple un nuvel pot dechauz vif, senz eve, et covre bien de sus et quit nof feiz en un furnt et fait puldre et la puldre de os de secche et destempre od mel et uinst la dame en bain de ceo treis feiz et sufre desque il chet parsivir et puis la face leve od eve clere. Anon., Ornement des Dames, ca 1285, XIIIe s., p. 54. Note .1. esperiment esprové a Monpellier contre noli me tangere : purge le premiers o competent medecine ; aprés re la crouste a tes ongles u au rasoir jusqu'à la char rouge ; aprés i met .1. emplastre corrosif par une nuit u par .1. jour qui est fais decauc viveet d’orpiument et de sal nitre. Aprés leve bien la plaie de vin u d’ourine d’enfant que aucune cunciure n’i demeure. Aprés cuis ces .VI. herbes : la grant consaude et la petite, aigremoine, vervene, vetoine, ache ; trivle les et fai emplastre et met sus cascun jour jusqu'a tant que il sera garis. Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 31v. Contre la crance des levres ou des gencives, cuis la racine de keue de leu o vin aigre et met la pourre d’escorce de grenate, de roses, de fuelles d’olivier et coule et fai gargarisme de ceste couleure entre les levres et entre les dens. Aprés R. .11. onces devive caucet demie once d’orpiument et les melle o fort vin aigre, seche au soleil u a lent fu et fai pourre et met aveuc ceste poudre pourre de cleus de giroffle et de canele et met desus les dens la pourre o le doit du pacient et oing premierement de sa propre salive. Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 36v. R. [contre porion] .11. drames de coloquitindre, drames .111. de nitre, de sel armoniac drames .11., d’alun, d’orpiument yvelment drames .111., fiel de toriel drames .111., decauc vive.11. drames, destempre o lessive et met desus. Ceste confections est aussi comme ruptoire et avant çou que tu li meces desus, oing le liu o popelion ou o oile rosat et aprés met desus l’oignement o une cassete de cire que tu n’escorces l’autre char. Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 70r. Si comme emplastre ou decoction de cendre de vigne, de vin et de vin aigre et fomentation o lexive de cendre de vigne et emplastre de fiens de coulonp cuit avecques vin et ocalxpoudree, adjoustee avacques meisme(s) choses. Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, chap. 1412, p. 31. Si vous volez faire cauterie tot sanz fu : prenezvive chauze savun e sauge, si mettez tut ensemble. Pois si fendez un petit noiz, si metez en la inerte del escale de cel plain. Si metez la u vos volez aver vostre cauterie solement la nuit. Lendemain, si la ostez, si troverez la une vessie. Si percez la vessie, si metez i une petite pelote de cire. E le treis jor apres, faites une petite pelote del fust de ere, e issi la tenez al meins quarante jors. Anon. [Pseudo-Hippocrate], Le livre Ypocras, 1ère moitié du XIVe s., 180v. Cautere potential est quant on y applique aucune medecine qui n’est mie realment ne presentement chaude ny esprise, mais elle ha ceste vertu de cuire et de ardoir seulement en poissance de le faire quant elle est esmeüe par la chalour du cors ou du membre ou elle est appliquie, si comme sont Cantarides, vitreol,vive chaus, arsenic sublimé et tels choses pluseurs, et simples, et artificielement composees. Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, I, 31, fol. 34r.

Substance ayant des propriétés corrosives*, utile pour traiter certains maux.

Chausest une pierre cuite, dont on fait le mortier en la meslant avec le sablon et avec l’yaue. Lachausest appellee vive, selon Ysidore, pour ce que, combien qu’elle soit froide par dehors, elle contient la chaleur du feu par dedens soy, car,quant on y gecte de l’yaue, le feu qui estoit ladedenz se magnifeste. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, XVI, 23, fol. 229ra. Cautere potential est quant on y applique aucune medecine qui n’est mie realment ne presentement chaude ny esprise, mais elle ha ceste vertu de cuire et de ardoir seulement en poissance de le faire quant elle est esmeüe par la chalour du cors ou du membre ou elle est appliquie, si comme sont Cantarides, vitreol, vivechaus, arsenic sublimé et tels choses pluseurs, Et simples, et artificielement composees. Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, I, 31, fol. 34r. On prentkauset tyeule mulue de paiens et ferés kume autretant de l’une cum de l’autre et un poy plus del tyeule de paiens, taunt come ses color vainke les autres. Villard de Honnecourt, Carnet, 1235, p. 153, fol. 21v. Substance blanche et caustique obtenue par la calcination de pierres calcaires, chaux.