verbe trans. intrans.
date BOUILLIR
FEW I 619a : bullire Dans cet emploi, le verbe est intransitif. [F. Vigneron] Prenez cerises aigres en bonne quantité et les gettez toutes entieres ou vaissel, ou le vin sera, et lors le vin se prendra aboullir; et le laisserez ainsi par III jours ou jusques a tant qu’il lessera aboullir, car en ceste bouture le vin se purge tresbien de ses ordures. Anon. [Pietro de' Crescenzi], Livre des prouffitz champestres et ruraulx, 10227, 1373, IV, chap. 40, fol. 93r. S'agiter, en parlant du moût qui fermente et qui produit comme une ébullition. BOILHIR BOILLIR BOULIR BULLIR

Quoique la distinction ne soit pas parfaitement nette, il semble que l'on puisse distinguer les actions désignées par les verbes bouillir et cuire. Une préparation qui a bouilli est forcément liquide. Elle est en outre passée par une température plus élevée qu'une préparation qui a cuit, et a souvent été maintenue longtemps en ébullition, parfois pour la faire réduire. Voir aussi, DFSM, s.v. cuire. [I. Vedrenne-Fajolles]

Pren .iii. onces de chauz vive et si la metbouliren eue. Et met avec .ii. onces d’orpiment et si les faiboulirderechief. Et se tu veuls savoir quant il sera cuit, boute une penne ou silocre et s’ele poile de legier il est cuiz. Lors met le sylocre tout chaut entor le chief et li laisse une piece et apres l’oste et laves le chief, si charront tuit li cheveul. Et se tu voiz mille rougeur en chief, oing derechef le chief de l’oignement, si fai ensi com nous avons enseigné desus tant que la rogeur soit cheue. Anon. [Roger de Salerne], Chirurgie 1, Sloane 1977, XIIIe s., fol. 16rb. Pren racine de tapse et racine de raule agreste et oille, autretant com de toutes les autres. Pesteiles les racines, si les faibouliren l’oille tant que la moitié de l’oille soit degastee ou plus. [...] Puis espraing .iii. goutes ou .iiii. en l’oreille et les met de cele part ou les glandres seront. Anon. [Roger de Salerne], Chirurgie 1, Sloane 1977, XIIIe s., fol. 27va. Si volez ke autre cure die, Si seit la rose bienboillieEn vin, en miel, e pus culee, Dunc la liquor al neis posee. Anon., Novelle Cirurgerie, ca 1250, fol. 64ra. Por oster t[e]ignes et grandes destour : prenez poiz et cire et faitesboulirensamble. Si raez le chief au malade et ne l’ostez mie devant le tierz jor quant vos l’aurez mis sor le chief. Si garra del tout. Anon. [Pseudo-Hippocrate], Lettre d'Hippocrate 1, ms. 693, 1240-1250, fol. 83v. Et se seuron avienent, prendés semence de lin .III. onches, et les faitesbouliren lessive qui soit faite de .VIII. jors, et en lavés le tieste. Encore, lavés d’ewe où il ait eu orge .I. nuit, si oste les suerons […] Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 88. Pur altre unguent mult bon al chef, triblez la racine de parele et quisez od olie de olive et metez enz virgine cire et faites tutbullirdesque le olie ait pris la force de l’herbe ; dunc la colez par mi un drap et, quant il est refreidi un poi, metez od ceo vif argent et metez en buiste. Anon., Ornement des Dames, ca 1285, XIIIe s., p. 70-72. Lait de porc est soutil, froit et moiste et eiwous. Il nourist molt petit, mais se il soit bienboilhisavoiques le jus d’orge, il donne bon nourissement et fait le cors durrement moiste. Jofroy de Waterford, Secret des Secrets, Diet., ca 1300, l. 1536. A rompre claus. Se tu ne pues issi rebouter, depar la issi. R. jus de celidoine, de rue, de racine d’eraule, melle o oile et laurin, faiboulirtant que li jus soit degastés et moulle laine atout le suint ou feutre rouge et i met sovent desus et cuis bren de forment en miel et fai emplastre et met caut desus. Se tu ne pues issi dissorre, fai emplastre maturatif. Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 62r. A ceus que esco[p]ent sanc : triblez la betoigne si pernez le jus tant que vous aiez treis mesures puis si pernez autretant de vin meslez ensemble e metezboillire bevez le chaud par treis jors hastivement vous garit. Anon. [Pseudo-Hippocrate], Le livre Ypocras, 1ère moitié du XIVe s., fol. 177r. Aprez, elles pevent estre administrees ou apliquees, quant a la vertu et aucune partie de leur substance ; et ce peut estre fait, ou en decoccion, si comme quant aucunes medecinessont boulliesen eaue ou en autre liqueur, et sont reputees a la marris, ou par voye de assacion, quant aucunes medecines sont mises sur les charbons, et la fumee est receue en la marris ; et en ceste maniere elles proffitent tres grandement a la marris. Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, p. 108. Prendés dont de cel orge une livre ou une mesure tele qu’il vous plaira, et le faites un poy casser atout s’escorche, et puis le metés en .1. noef pot de terre, avoec .20. livres de yaue, ou .20. mesures teles que la mesure de l’orge sera, et le faitesboulira petit fu net sans fumee, [...] et le faitesboulirtant que la moitié ou au mains la tierce partie soit degastee, selonc ce que vous le volrés substancieuse ; [...] ceste yaue ha moult de bonnes proprietés. Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, I, 36, fol. 37r-v.

Cuire une substance liquide, ou une substance solide dans un liquide entré en ébullition, faire bouillir en vue de préparer un remède.

part. passé en empl. adj. BULIT Cautere de burre si est telz que tu preignes burre de vaiche, et le bout en une cueillier de fer ou d'arain; aprés pren coton et envolope sus la pointe d'une tente, et la moille en burrebulit, et met sus le dent dolant hastanment et tien tant qu'il soit refroidiez; et ensi fai sovent tant que sa vertus viegne a la racine de la dent, et se tu vues si moille laine et coton en burre froit, et met sus le dent doillant, et met sus .i. fer chaut tant que li feus viegne au chevement dou dent […]. Anon. [Albucasis], Cyrurgie, ca 1250, fol. 7ra. […] et de telles evaporacions [qui soignent la douleur des yeux] les unes sont moïstes, comme celles qui sont faictes avec eaue chaude doulce, et les autres sont seches, comme celles qui sont faictes avec milet, et sel, et vesche ou avoine ; et les autres sont moiennes et entre deux, si comme celles qui sont faictes avec branbouillien eaue ; […]. Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, p. 182. Qui a été porté et maintenu à ébullition, en parlant d'une préparation liquide médicinale. BULLIR Et totes ces ewes ki sont teles naturelment, si les puet on faire par artefice, si com de faireboulirsoufre en ewe douce, et ensi des autres. Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 25. et quant elles seront bien triblees, soient mises en plain .i. grant pot de terre de bon vin blanc et soientbouliesle pot couvert jusques a tant que le vin soit degasté plus de la moitié et puis soit osté cel pot du feu et soit mis reposer jusques a l'endemain. Jean Pitard, Réceptaire, ca 1300, fol. 3vb.

Porter une substance liquide à ébullition

verbe intrans. BOULIR ...elle se muet enboulantsi comme il appert en la mer de Cesille ou le bouillon de la mer fremist moult fort entre deux lieux moult perilleux. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, XIII, 20, 211,v. 51. Former un tourbillon, en parlant des eaux, à cause de l'étroitesse d'un lieu où s'engouffre la mer.