nom fém.
date BOUE
FEW I 302a : bawa BOE BOWE Et encore, qui faire le puet, vauroit moult a chiaus ki cheminent, porter netebouede leur païs, et mesler en l’ewe ki est malvaise que boire lui couvient, et faire boulir, et faire clere à le maniere ke nous vous avons dit, et user. Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 70. Matière qui, à condition de n'être pas souillée, peut servir à purifier l'eau, lorsqu'on est en voyage, terre. Cheles [les villes] ki sont es valees, si sont contraires à celes ki sont haut, car eles sont enfermes ; et celes ki sont es valees où il aboueet marès et grant plenté d’arbres et d’ewes, ne sont mie saines, car cil ki i demeurent doivent avoir malvaise tieste, et malvaise veue, torsions et autres maladies ki par malvaises humeurs avienent. Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 67. Li secons diversités [est] por les norrissemens qu’il prendent en diverses manieres, car il i a poissons qui sont norri de bones herbes, et de bones racines, et de bons grains et d’autre bones coses, ce sont cil qui norrissent bien et sont plus sain. Mais cil qui se norrissent deboueet d’ordure et demeurent en marès, ceus ne doit on pas user ains s’en doit on garder, car il font les gens morir soudainement. Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 176. Pource ne sont pas ausi bonnes les yaues parfondes qui courent lentement, car [...] Secondement, elle doit courre sur bon fons et sur nete gravele, sans lymon corrunpu Et sansboede malvaise qualité, et doit ausi venir de bonne sourse et de bonnes vaines [...] Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, I, 13, fol. 40r. Ce mélange de terre et d'eau, en tant qu'il rend les lieux malsains et fait perdre leurs vertus à certains aliments composés de chair ou de viande. SANIE ORDURE

La boue ou ordure ou sanie peut parfois représenter une étape nécessaire dans l'évolution d'une plaie. Lorsqu'elle sort d'un organe interne comme la matrice*, elle permet de savoir que cet organe est blessé et fonctionne donc comme un signe*.[I. Vedrenne-Fajolles]

Et s’il a .ii. pertuis en la plaie laisse le plus bas longuement ouvert et gise li malades sus la plaie, si se deliverra laboeplus legierement. Anon. [Roger de Salerne], Chirurgie, ca 1400, fol. 15rb. Aprés presse la fistule s'ele est overte, et en trai la porriture, et la seche; et s'ele est close, si la oeuvre, et trai fuers labowe; aprés met sus le cautere chaut forment, et tien la main au cautere a la partie dou neif ensus de l'oil, que ta mains ne faice folie; et met la cautere a la partie dou neif ensus de l'oil, et la corromp. Anon. [Albucasis], Cyrurgie, ca 1250, fol. 6rb. Et se vous sentiés qu'il y eustboe, la quele chose n'avient pas souvent, vous devriés remuer et laver la plaie de l'uile rosat et se il y avoitboe, vous le sariés bien a flairier au nés, quar se elle puoit, il y aroitboe. Jean Pitard, Réceptaire, ca 1300, fol. 3va. Boeloable. Item ulcere est dite porrie la quele rendi en son conmancementboelouable et en après la rent o humidité mauvese et inloable. Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, chap. 1661, p. 87. Boeest humidité, partie naturel, partie desnaturel, ne n'est pas pure superfluité, la quele est engendree es plaies, es queles plaies est superfluité de la .3. digestive. Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, chap. 1664, p. 88. Car li ancien procurerent que ordure etboesoit engendree en aucunes plaies, voire auques en toutes, etc.; mes ceus d'ore deffendent, tant comme il poent, queboene soit engendree es plaies, et pour ce les anciens ont mestier de pluseurs medecines, si com il porra aparoir es declarations. Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, chap. 1248, p. 287. Et pour ce entendi Ypocras que, quant la marriz fait ordure ouboe, il la convient blandir et absterdre et mondiffier, et non faire autres curacions. Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, p. 128. […] et ainsi pour ce la sanie ouboeest corrosive, elle corrode et mengne le membre […]. Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, p. 156. Je te respons que se la matiere est furieuze, si mouvable, si malicieuse, que nature ne la puisse reguler ne evacuer deuement, ou mener a sanie ouboe, et elle se convertit dedens, je di que generalment en toute douleur et toute passion que c’est malvaiz signe, et que nature est foible et surmontée de la maladie ; […]. Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, p. 175. C’est, dit il, pour ce que la vertus des cathaplasmes est resolutive et qu’elle oeuvre les pores et fait evaporer la matere. Et ceste chose apert clerement es apostumes ou il haboeet pourreture, ausy que s’il wolsist dire que, quant il haboeet sanie en aucune apostume et on y applique cathaplasme raisonnable, on voit manifestement qu'il ha vertu resolutive. Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, I, 30, fol. 33r. ... lors vient volentiers que, se les hommes sont bien moistes et bien temperés, qu’il rendent boe par le bouche et assés en y a qui font grant noise entre le palais et le langue a l’entree du gosier et de le gorge, la quel cose est apelee ronfler et ronfler est celle cose que je vous di. Anon., Placides et Timeo 1, fin XIIIe s., p. 106.

Matière humide et putréfiée qui apparaît dans une plaie ou dans un organe abîmé, sanie, pus.

[…] bonneboequi est artificielle et noble terre et franche et fait porter en brief temps pour cause qu'elle est extraicte de grosse terre vertueuse et grasse […]. Anon. [Pietro de' Crescenzi], Livre des prouffitz champestres et ruraulx, Vérard, 1373, II, 25, fol. 36r. Mélange de terre et d'eau formant une substance épaisse.