nom fém. FEW 1, 344a : beta BETE Bettesveulent terre grasse et moiste et bien remuee et tresbien fumee pour prouffiter. Anon. [Pietro de' Crescenzi], Livre des prouffitz champestres et ruraulx, 10227, 1373, VI, chap. 14, fol. 156v.

Herbe* cultivée pour ses feuilles dont se nourrissent les hommes.

BETE Betessont froides et moistes de lor nature, et font engenrer bones humeurs, et amolissent le ventrail, et valent à user à chaus qui sont de caude nature et qui ont tous des caudes humeurs, et ont l’estomac caut et ont grant soif. Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 164. Se puet aussi ce [conserver et entretenir le sens de odorer] faire par ainsi atraire le jus debettesbien puvré(?) et tiede. Et se l'en vuet user de plus fortes purges, l'en doit prenre le jus de la rachinne debettes. Anon. [Guido Parato], Regime de santé, 1459, fol. 16r. Beteest une herbe moult commune, de froide et moïste nature trempeement, et lasche le ventre aucunement, et pourtant elle est bonne a user en tout temps avec persil. Olivier de la Haye, Poème sur la grande peste, 1426, p. 180. Les feuilles de cette herbe*, en tant qu'aliment à privilégier dans le régime de santé, en particulier des hommes de complexion* chaude. BETE BLETE Autre mescine pur teigne : prenez la merde de home e la f[i]ente de porc si ardez ensemble e faites poudre. Puis si raez les cheveus del teignous puis si oignez la place de mel puis si metez la poudre desure. Mais gardez primes que le chief al tegnous soit bien lavé de savon e puis de forte lessive e la tierce foiz de miel tedue ke avant soit bien boilli e apres triblez labetede curtil e le emplastre liez sur le chief e puis se aseise al solail. Anon. [Pseudo-Hippocrate], Le livre Ypocras, 1ère moitié du XIVe s., fol. 175v. A oster poils e lentes del chief : triblez labete vertee del jus lavez le chief : sempres si cherunt. Anon. [Pseudo-Hippocrate], Le livre Ypocras, 1ère moitié du XIVe s., fol. 176r. Les feuilles de cette herbe*, en tant qu'elles peuvent servir pour se débarrasser de la teigne ou des lentes. Noire bette BETE La bette ditenoireen ancien français pourrait être à nervures non charnues, on pourrait penser à la variété qu'on nommebette communeoubette-épinarden français moderne et proposer comme identification dans la classification moderne: Beta vulgaris subsp. vulgaris. [F. Vigneron] Autre bon [por mal del chief] : Prenez lanoire betee la destrempez si com vous plaist. E dou il, oigniez le front e les tamples. Anon. [Pseudo-Hippocrate], Lettre d'Hippocrate 1, ms. 693, 1240-1250, fol. 77v. Cette herbe* dans sa manière* noire, en tant qu'elle est utilisée en médecine, notamment contre le mal de tête. BLICUS Taxinomie moderne dans la classification traditionnelle:Beta vulgarisL. (famille:Chenopodiaceae). Taxinomie moderne dans la classification philogénétique:Beta vulgarisL. (famille:Amaranthaceae). Dans les textes médiévaux, on distingue parfois deux variétés deBeta vulgarisL. On peut penser que la bette diteblancheen ancien français correspond à une variété à nervures blanches charnues et on pourrait proposer comme identification dans la classification moderne:Beta vulgarisvar.ciclaL.; on parle alors tout simplement debetteen français moderne. La bette ditenoireen ancien français pourrait être à nervures non charnues, on pourrait penser à la variété qu'on nommebette communeoubette-épinarden français moderne et proposer comme identification dans la classification moderne:Beta vulgarissubsp.vulgaris. [F. Vigneron] Item il [choux] engendrent sanc coloricque et gras qui donne oudeur orille au corps et en est de deux manieres, l'une resanble abetteditte blicus et est appellé carambia. Anon., Livre des simples medecines, 10227, 1373, ca 1470, fol. 57v. Betteest une herbe moult commune qui croist es jardins et en est de deux manieres selon Diascorides, c'est assavoir blanches et noires ; et le jus de toutes les deux getté dedens le nés purge le chief et adoucist la doleur des oreilles et oste les lentes et les autres ordures du chief et de la face et garde les cheveus. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, l. XVII, chap. 22, fol. 248r. Moist' est, freid' est la bete tendre,/ [...]. Anon. [Macer], Herbier, ms. Princeton U.L. Garrett 131, ca 1250, p. 98, v. 2209. Herbe* qui pousse en s'étalant au sol, dont les feuilles ressemblent à celles du chou, qui présente une grosse racine et dont il existe deux manières*, la blanche et la noire.