nom fém.
date ÉCAILLE
FEW XVII, 88 a *skalja ESCAILLE ESCHAILLE « Les vertus diététiques attribuées aux poissons de mer », Mondes marins du Moyen Âge, Chantal Connochie-Bourgne (dir.), Université de Provence, publications du CUER MA (Senefiance 52), 2006, p. 273-283. …les uns poisons sunt encloz en escales, cum sunt creveces et crabes et hannons et moles et autretez poisons. Tous ceus, con dist Galiens, sunt solubles se il sunt en eiwe salee por l’aguisement du sel que plus a la maistrie en ceus que il n’a en ceus qui sunt hors d’escale. Plus vallent a la plainne lune que en nul autre tens ; a l’estomac funt nuisance et maiement az ners de l’estomac. […] Les autres sunt hors d'escales et ceus sunt en .ii. manieres : les uns ont une pias sens escales, cum sunt ballaines et porpois et enguilhes et lamproes et autretez poisons ; les autre sunt vestu d'escales et ceus sunt en .ii. manieres, car les uns ont mout d'escales grosses et dures, les autres ont molt d'escales molles et sutilles. Dont fait a savoir que les poisons escalés sunt plus sain et milhor que ceus qui sunt sens escale, car lur chalor naturel deboute la superfluite des humours a nourrir les escales qui sunt dehors […]. Et poisons qui ont les escales grosses et dures sunt milhor que ceus qui les ont moles et sutiles, car la grossor des escales amenuise le sorfait et la mavaistiet des humours. Jofroy de Waterford, Secret des Secrets, Diet., ca 1300, l. 1860-75.

Enveloppe qui recouvre certains poissons* comestibles et dont la présence ou l’absence, l’épaisseur et la consistance sont en rapport avec les qualités diététiques de l'aliment.

La tigne qui n'est pas curable quenoistras tu par ces signes : se li cuirs est durs et giete mole eschaille et menjue la racine des cheveuls. Anon. [Roger de Salerne], Chirurgie 1, Sloane 1977, XIIIe s., fol. 16ra.

Plaque de peau se détachant dans certaines maladies cutanées.

La synonymie entre écorce et écaille semble fonctionner surtout pour les fruits à coque, telles les amandes, pour désigner soit la coquille, soit le brou ; mais à proprement parler, le nom escaille implique une dureté qui correspond au sens de « coque », l’emploi dans l’acception « brou » se faisant, en somme, par extension. Dans la citation de Pietro de’ Crescenzi ci-dessous, escaille signifie « coquille ». [F. Vigneron]

ESCORCE Almendier est un arbre assez congneue ; et en sont deux manieres en fruit : l’un porte fruit doulz, et l’autre amer. Les douls sont bons en viande et les amers, pource qu’ilz sont plus chaus, valent en medicine. Aussi sont aucuns qui ont dures escorces et les aultres deliee et soubtille. Aucunes almendes sont longues et les aultres rondes, les unes grosses et les aultres menues ; et celles qui sont grosses et rondes sont les meilleurs, qui ont l’escaille plus deliee. Anon. [Pietro de' Crescenzi], Livre des prouffitz champestres et ruraulx, 10227, 1373, V, chap. 2, fol. 105v.

Enveloppe plus ou moins dure d'un fruit, d’une graine ou d’un noyau.

Le même mot "écaille" est employé pour les écailles du poisson (au sens moderne), la carapace de nos crustacés ou d'animaux terrestres comme la tortue, les coquilles de nos testacés ou de l'escargot. Le limas est molt tardif en son mouvement et porte en son dos une escaille en laquelle il se clot et est cornu et a devant sa bouche deux broches par quoy il quiert sa voie et quant il sent aucune chose contraire, il retrait tantost ses cornes dedenz son escaille. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, f. 314ra. Tortue est une beste qui est enclose par entre moult dures escailles ou elle se retrait quant on lui fait aucune moleste. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, f. 312va. Derechief aucuns poissons concoivent de la rousee seulement si comme font les oestres et les moulles et autres poissons qui ont fortes et dures escailles. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, f. 187rb.

Protection plus ou moins dure et épaisse qui couvre un poisson*, un animal terrestre ou un ver*.