adj.
date ANIMAL
FEW XXIV 593a : animalis Les autres operations sont appelees composees, pource qu'elles se despendent de pluseurs vertus, comme le desir que li estomas ha, en tans de fain et de soif, de mengier et de boire, qui se fait par la vertu naturele attractive et par la vertu animal et sensible, car li estomas en ceste operation sent qu'il est vuit par ceste operationanimalet sensible, et se atrait par la naturele vertu qu'il ha de ce faire. Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, I, 1, fol. 5r. Qui concerne les parties inférieures de l’âme*, l’âme végétative et l’âme sensible, en tant qu’elles sont opposées à l’âme rationnelle. Esprit animal. ...rethe mirabille textu de seulles artheres venantes du cueur, esquelles est fait l'esperitanimalpar elleboracion de l'esperit de vie. Nicolas Panis [Guy de Chauliac], Chirurgie, ca 1450, tr. I, doct. 2, chap. 1. Esprit ou pneuma élaboré à partir de l'esprit vital et se rendant au cerveau. Membres animaux. ...le cervel, et celux [l. ceulx] de la teste, sont apelez les membresanimaulxou de l'ame. Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, 136. Et mon maistre Berthucius la [l'anatomie] faisoit par cestemaniere: que le corps mort assis sur ung banc, il faisoit de lui quatre regions ou quatre parties : en la premiere partie, estoient traictiez les membres nutritifz car ilz sont les plus tost pourriz, en la seconde les membres esperitaulx, en la tierce les membresanimaulx, en la quarte les extremités estoient traictiez. Nicolas Panis [Guy de Chauliac], Chirurgie, ca 1450, tr. I, doct. 1, chap. 1. L'oulle de la teste [...] est partie plaine de cheveulx, en laquelle les membresanimauxsont contenus et en ce appert son aidement. Nicolas Panis [Guy de Chauliac], Chirurgie, ca 1450, tr. I, doct. 2, chap. 1. Parties du corps assurant l'animation, siège ou véhicules de l'esprit animal, essentiellement le cerveau. Vertu animale. La vertuanimalest une vertu par la quele li homs s'adresche en ses fais u regart des choses forainnes et parfait ses operations par congnissance et par aprehension qui apartient principalment a l'ame. Et par ce se different li homme et les bestes des plantes qui ont vie, mais elles n'ont nulle congnoissance, et pource est elle appelee vertuanimal. Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, I, 1, fol. 4v. Faculté, pouvoir propre à l’être animé, humain ou animal.

adj. substantivé

La seconde occurrence d'animal dans la citation renvoie à la définition de la scolastique dont témoigne Nicole Oresme, dans son excusacion qui suit son prologue de l'Ethiques (Le livre de Ethiques, éd. A. D. Menut, p. 100): "Si comme entre innombrables examples puet apparoir de ceste tres commune proposicion: homo est animal; car homo signifie homme et femme et nul mot de françois ne signifie equipeillement. Et animal signifie toute chose qui a ame sensitive et sent quant l'en la touche. Et il n'est nul mot en françois que ce siginifie precisement." Le texte du Placides et Timeo renvoie à cet usage philosophique. (JDucos)

Beste si est apelee en latin « animal », si est dit et extrait de ame ; animal : cose animee, cest a dire cose qui a ame. Anon., Placides et Timeo 1, fin XIIIe s., p. 30.

Être animé, pourvu d'une âme sensitive, selon la théorie aristotélicienne.