verbe trans.
date CONFORTER
FEW II-2 1044a : confortare Il est à noter que, dans le Secret des Secrets de Jofroi de Waterford, le verbe conforter, qui est essentiellement employé dans les titres des chapitres XLVI-LIIII qui sont tous construits sur le même schéma ("Quez choses confortent + partie du corps), est parfois remplacé par la locution verbale "faire bien" ou par le verbe "valoir". Dans ces mêmes chapitres, "conforter" a pour pendants négatifs le verbe "desconforter" bien sûr, mais aussi les locutions "faire grevance", "faire contraire", "faire nuisance" ou encore "faire mal". (C. Silvi) Kar, tant come home dort en recelee, / La chaline naturele desparpilee / Par tut le cors est espandue, / En l'estomac dunt est descendue, Dunt l'estomac estconforté/ Par la chaline, e aforcé, / Dunt le manger receu bien en est quit / E par la decoctiun ert bien desfit, / E aidunc la vertu reisunable / Quert sun repos, n'est mie fable. Pierre d’Abernum, Secret des Secrets, ca 1270, v. 1808-1817. [contre festre, en dernier mentionné comme vielle] Aprés les fuelles anabules mises desus valent, elesconfortentle membre, eles restraignent le flus moiste, eles mortefient le festre. Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 42v. Les medicines des fractures et dislocacions, aulcunefoys sont faitz en fourme d'epithime, aulcunefoys en fourme d'emplastre et aulcunefoys en fourme d'onguent [...] les aulcunes sont faictes a deffendre l'apposteme et douleur, les aultres a conglutiner et endurcir artoboth, c'est le porre sarcoÿdes, et les aulcunes sont aconforterla particule, les aultres sont a reprimer le porre qui est trop engrossi et les aultres a adulcir et molliffier la durté qui demeure aulcunefoys aprés la restauracion. Nicolas Panis [Guy de Chauliac], Chirurgie, ca 1450, tr. VII, doct. 1, chap. 7. Renforcer, fortifier le corps ou une partie du corps. empl. abs. Sachiés ke poucin ont char plus tempree, et ki plus legierement se cuist, et qui milleur sanc engenre de tous oisiaus domesces, et plusconforte, et plus est convegnable à nature d’oume. Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, 128. L’iaue rose restraint et refroide etconforte. Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 6v. Renforcer, fortifier un état, en parlant d'un remède, d'un régime. Il doit labourer a avoir bonne renommee, tant com il puet, et doitconforterson pacient o douces paroles et soueves, et li obeir a toutes ses petitions raisonnables, s'il n'empeeschent la cure de la maladie. Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, chap. 554, p. 140. Renforcer l'état d'esprit de quelqu'un, notamment dans le but de contribuer à la guérison, réconforter un malade. Encore devés savoir que dormirs adens est boins por ce qu’il retient etconfortele caleur naturel à bien cuire le viande, et li dormirs à envers est malvais por ce qu’il fait maintes maladies venir, si com apoplesie, frenesie, fantosme, que li phisitiien apelent incubus, c’est a dire en françois apesart, car les superfluités de le cervelle se traient par devers le haterel desriere et ne vont mie le droite voie par le nés et par le bouce … . Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, 22. ... et aprés ce met sus la poudre qui ensiut la devant dite decoction et i met aucune cose quiconfortla caleur naturel si cumme nois muscade, girofle, roses et sanlables choses a aucune chose consolidative et estraingnant si com l’escorce de pome de grenate et les os de dates et canele et aucune chose corrosive si com alun et pieretre et de siccatis si cum fuelles d’olive et ce sera miudre chose. Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 36v-37r. Et la cause de cette venue des menstrues si est car telle callefacion asubtille le groz sang et si euvre de la marris et des autres voyes par ou telles superfluités doivent venir et si [les choses aromatiques]confortent[telle callefacion] pour la cause de leur aromaticité. Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, p. 107. L'excercitation atempree et raisonnable fait moult de pourfis au cors humain, car elle excite etconfortela chalour naturele, dont nature digere mieus et mieus s'en nourrit li cors […] Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, I, 1, fol. 7r. Renforcer, augmenter une qualité*.