nom fém.
date CANNELLE
FEW II 688a : cinnanum Texte encyclopédique CANELE si les mengut [les caudes viandes] à boinnes especes, si com decaniele, de gimgenbre, gyrofle, cardamon et autres caudes especes Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 103. et por ce, les [poucins] doivent user au vert jus et à .i. pau decaniele, por ce qu’il conforte l’estomac et donne appetit de mengier. Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 128. Dont pert par ce que nos avons avant dit que les viauz leitans sunt les milhors et plus saverous et plus a prisier et aprés ceus, les boves qui tiennent le second degrei, cum ai dit, et maiement s'il soient atirei od vin aigre, mente, persil, coriandre, poivre,canelle. Jofroy de Waterford, Secret des Secrets, Diet., ca 1300, l. 1267. Pour faire ypocras a la faczon de Paris prenez ung quarteron de finecanelletriée a la dant […] Anon., Réceptaire du Mans, ca 1450, fol. 20b.

Écorce employée dans diverses préparations culinaires, en tant qu'épice chaude*.

CANELE Qui machecaneleentre les denz[,] ele fait l'aleine aromatique. Anon. [Matthaeus Platearius], Livre des simples medecines, 2nde moitié du XIIIe s., p. 65. Cette écorce qui, mâchée, purifie l'haleine. CANELE Pour plaies reclorre et sechier vaut moult poudre decanele. Jean Pitard, Réceptaire, ca 1300, fol. 12rb. Cette écorce qui, mise en poudre et appliquée sur le peau, est utilisée pour traiter des plaies. La cannelle a notamment des vertus purgatives et confortantes*, comme beaucoup d'épices. [I. Vedrenne-Fajolles] CANELE CANIELE CANELLE Et s'il est de froide complexion, si menjuce devant la sainie pain moilliet en sirop muzé, ou en sirop de miel aromatique avec espices, si com poivre,canelle, gingibre, et chiches, et sirop bien odorant. Anon. [Albucasis], Cyrurgie, ca 1250, fol. 61va. Pren fueilles d’olivier et alum lucarin [cor. zucarin, HEV], roses, origanum, escorce de pome grenate, noeals de dates ars, pistre et les os d’escreveices,canele, giroffle, noiz muguetes de chacun une once. Et fai poudre de ces choses et si la met sus le chancre quant tu l’avras bien lavee en aisil ou calamans sera bouli. Anon. [Roger de Salerne], Chirurgie, ca 1400, § 49. Ki vieut le fleume purgier ki trop abunde, si le couvient meurer premierement, si com d’amolir le ventre de porees de bouraces, d’espinaces, d’erraces, de persin, de fenoul, et à boinnes especes si com decaniele, safran, gingembre, cardamon, brouet de gelines et d’uès à ces meismes especes. Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 51. Cestes herbes purgent urine: /Canele, galingal e savine,/ Spic, alisandre e cerfoil […] Anon., Novelle Cirurgerie, ca 1250, v. 816-818. Prenés tantost sauge, rue, piretre,caneleet semence de cenevé et boulés en bon vin blanc et de cel vin chaut faites gargarisme. Jean Pitard, Réceptaire, ca 1300, fol. 12va. Encore contre la crance es gencives dois savoir que les gencives sunt a le fie rungies et adonc les doit on laver en vin aigre .111. fois u quatre et puis froter le liu aveuc la decoction de keue de leu .1. poi devant les choses devant dites et aprés ce met sus la poudre qui ensiut la devant dite decoction et i met aucune cose qui confort la caleur naturel si cumme nois muscade, girofle, roses et sanblables choses a aucune chose consolidative et estraingnant si com l’escorce de pome de grenate et les os de dates etcaneleet aucune chose corrosive si com alun et pieretre et de siccatis si cum fuelles d’olive et ce sera miudre chose. Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 37r. [Galien ou .12. de Megategne mout recommende les aus] a tous venins frois ; et aident aus chaus et rachine de mandragore triblee .3.2 avec .1.3. de miel, et aristologe longe triblee coulee .3.1. et . b. ovec vin, et rachine de yreos .3.2., et semenche d'ache .3.3. ovec vin, (et) coumin pulverisé .3.4. ovec vin ou eaue, et anis autresi, et eaue de decoction de chancres de fleu(v)e et de miel cru .3.3. ovec .3.1. d'uile (de) rose et decaneletriblee.3.1. et . b., (et de semence de fenoil) .3.2. ovec eaue froide, et semence de rue domestique ou sauvage .3.2. et .b. ovec vin, et le caillé de lievre .3.b. jusques a .3.1. et demie ovec .1. petit de vin aigre. Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, chap. 1760, p. 112. Pocions sont faites de castor, decanele, d'espie, de poivre de graine de paradis, de marjorainne et semblables cuites en vin, ou soit fait pigment d'icés choses. Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, chap. 1311, p. 14. Lacanelle, par son odeur, si conforte le cervel et par son humeur qui est glueuse, elle l’aferme. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, XVII, chap. 26. Caneleet cynamone […] est de chaude et seche nature, bien odorant et conforte le cuer et le foie et donne resjouissement de sa nature et aussi purefie les mauvaises humeurs de l’estomac et nomme l’en le grozcaneleet le delié cynamone Olivier de la Haye, Poème sur la grande peste, 1426, p. 186. Cette écorce employée dans diverses préparations médicales. CANELE CANELLE ALITINUM CINNAMOME La cannelle, toujours utilisée en cuisine et en médecine, est aujourd'hui définie comme l'écorce du cannelier. Le nom de l'arbre apparaît plus tard que le nom de son écorce, employée comme épice. Le DMF mentionne une première attestation en 1457 sous la forme "quenellier" dans leCoeur d'amour éprisde René d'Ajou. Taxinomie moderne pour le cannelier : Cinnamomum verum (Famille : Lauraceae). [C. Rochelois] Caneleest chaude o tierz degre et seche ou segont. II maneires en sunt [...] Cele est bone qui est sotil et a ague savor et est aromatique : et ceste claime l'en alitinum. Anon. [Matthaeus Platearius], Livre des simples medecines, 2nde moitié du XIIIe s., p. 65. Canelle, si comme dit la Glose sur le Livre d’Exode, est l’escorce d’un petit arbre qui croist en Inde et en Ethiopie et n’a que deux coutes de haut ; et est appelleecanellepour ce qu’elle est soubtilement reploiee, aussicomme un goutiere cavee ou milieu, ou comme une cane qui est ronde par dehors et vuide ou moieu comme un tuel. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, XVII, chap. 26. Lacaneleest ainsi appellee par ce qu’elle croist aussi comme une petite cane ou un petit rosel qui est ront par dehors et creux par dedens. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, XVII, chap. 26. Lacanelleest chaude ou tiers degré et seiche ou secont degré et en est de deux manieres, dont l’une est grosse, qui vault pour les medecines qui font vomir, l’autre est tenve et deliee, qui est meilleur et vault pour les plus nobles medicines. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, XVII, chap. 26. Caneleet cynamone, c’est l’escorce d’un petit arbre qui croist en Inde et ailleurs oultre mer et est de chaude et seche nature, bien odorant […] et nomme l’en le grozcaneleet le delié cynamone Olivier de la Haye, Poème sur la grande peste, 1426, p. 186. Écorce dont la forme courbe sur le dessus et incurvée dedans rappelle celle d'une petite canne et qui est extraite d'un arbre qui pousse en Orient.