verbe
date BATTRE
FEW I 290b : battuere En ancien français, le verbebattrene s'applique pas seulement au blé, dans le sens de "frapper pour séparer le grain du reste". Les contextes sont variés, par exemple: on bat le chanvre, ou d'autres plantes similaires, pour séparer la filasse (qui va servir au filage) du reste; on bat des fruits pour en extraire le jus; on bat un végétal pour faire tomber les parties sèches, afin de les séparer de ce qui reste vivant; on bat un arbre fruitier pour en faire tomber les fruits. [F. Vigneron] Et quant ilz [les froments] seront liez, on les doit porter en l’aire par faisseaux meurs, ou soubz le tect et mettre en huches et tellement disposer que eaue ne pluie ne les puisse grever, et puis lesbattrea fleaux ou froissier a jumens. Et lesbattrea fleaux les delivre mieulx de la paille, mais le fouler a chevaulx est plustost fait et si appareillent mieulx les pailles pour mengier aux bestes et les delivre mieulx des pailles et des semences estranges. Anon. [Pietro de' Crescenzi], Livre des prouffitz champestres et ruraulx, 10227, 1373, III, chap. 7, fol. 59r. Frapper avec un instrument, pour séparer des parties différentes d'un tout, qui peut être une récolte ou une plante. BAITRE Selon Jofroi de Waterford, les coups du pouls seraient provoqués par le mouvement des esprits* qui courent dans les artères*, tandis que le sang*, qui court dans les veines*, ne produirait pas de pulsation [YS]. Il covient donques, cant tu les vues coper, que li malaides faice rere son chief; aprés li frotte lou leu d'un drapel aspre tant que les arteres aperent, puis estraingne li malaides son col a tout .i. drapel; puis regarde ou li voinebait, [...]. Anon. [Albucasis], Cyrurgie, ca 1250, fol. 17ra. De ces vainnes que nous vous avons noumees, il en i a .I. partie que li phisique apiele artaires, ce sont les vainnes quibatent, les autres proprement qui ne batent sont vainnes. Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 36. Être agité par le mouvement des esprits vitaux*, en parlant des artères*. TRIBLER Texte encyclopédique Cuntre flucion, emplastre : /Grant partie de rose prise /En un morter deit estre mise : /Tut par sei seit tantbatue/Ke pudre en aiez triblee menue; /Pus franc encens par sei triblez /E od la rose le mellez. /De ferine de orge mult metez i,/Del blanc de l’of tut autresi, /E de eisil, ki bien lie, /I devez mettre grant partie. /Tut seit ensemble bienbatu/E sur un drap bien estendu, /Sur l’umbil cuche e tut entur /Cum emplastre, kar sanz errur /Restreint del ventre soluciun /E fet aver coistiveisun. Anon., Novelle Cirurgerie, ca 1250, fol. 67va-vb. Altre [pour empêcher les poils ou les cils épilés de repousser] : pernez orpiment et la semence de chanille etbatezles ensemble et destemprez les od chaut sanc de porc et sechez u au fu u a soleil et uniez le liu u peilz sunt ostez. Anon., Ornement des Dames, ca 1285, XIIIe s., p. 50. Pour la maladie c'on appelle noli me tangere : Prenés .i. quarteron de viex oint, demi quarteron de blanc de puille, .ii. onces de vif argent, .vi. deniers pesant de limaille d'argent que ces orfevres font etsoittoutbatuen .i. mortier. Jean Pitard, Réceptaire, ca 1300, fol. 7va. Autre ongnement por saner les plaies et les apostumes. R. Quinquefuelle, avancie, morfuel, herbe Robert, lancinee, violaire, consaude maiour ygalment .1. poi plus d’avance que ele ne recloe tost et .1. poi mains de morfuel, char il point ;batles .VII. herbes dites ensanle et les cuis ensanle a craisse novele sousfissant et i met .1. poi d’encens et sachiés que tout li ongnement devant dit qui sunt confit des herbes et des autres coses doivent estre confit en mai u en waïn viers le fieste saint Remi. Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 9r-9v. Por dolour de chief : pernez oille roset e savine ebatezensemble. E puis le toillez e premez parmi un drap. Si en oignez le chief. Anon. [Pseudo-Hippocrate], Le livre Ypocras, 1ère moitié du XIVe s., fol. 173r. Réduire les ingrédients solides d’une préparation médicale en petites particules à l’aide d’un mortier BATTU Texte encyclopédique Ore vus dirai un unguent que vaut a berbelettes et a lentilles et ad ale : pernez ceruse et destemprez od eve rose, etbatezle albun de ofs de geline et le cler medlez od la ceruse, et pernez puis freis seim de por nuvel et fundez en une paele et puldré de os de secche, et medlez durement et il era [sic] blanc cum neif, et metez un poi de camfre. De cest uingment uinghent les dames de Pulie lur faces cum eles volent estre bien colurez. Cest unguet vaut plus que altre blanchet. Anon., Ornement des Dames, ca 1285, XIIIe s., p. 58-60. Item prenés l'aubun d'uef bienbatuet bien escumé et lait de feme et yaue rose autant de l'un comme de l'autre et encorporés ensemble et mettés en l'oil et emplastrés par nuit dessus, […]. Jean Pitard, Réceptaire, ca 1300, fol. 17vb. Remuer ou agiter un aliment liquide, un oeuf, du beurre, lait, etc dans le but de le rendre plus épais.