nom masc.
date DRAGON
FEW III, 150a draco DAGRON DRAGLON Dracon Chief du Dragon La tête et la queue du Dragon sont les points ascendant et descendant d’intersection de l’orbite de la Lune avec le plan de l’écliptique. Du point de vue astrologique, ils sont presque considérés comme des planètes à part entière, du fait que leur localisation détermine les éclipses. (JP Boudet) TIESTE DU DRAGON et le chief du Dagron, c’est l’acommençal du senestre et la keue, c’est l’acommençal du destre. Hagin le Juif [Abraham even Azre], Commencement de sapience, 1273, p. 35, ms. fr. 24276, fol. 3va. Derechief quant la Lune est droittement entre nous et le Souleil, il est eclipse du Souleil, qui n’avient onques par nature fors en conjunction du Souleil et de la Lune et quant le Souleil est [conjoint] ou chief du Dragon et la Lune est [conjointe avec ] la que, si comme dit Albumasar ou Livre du mouvement des planettes. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, livre VIII, chap. 29, fol. 136rb. Ilz sont deux estoilles qui ne sont pas planettes mais elles ont aussi comme nature et oeuvre des planectes, dont l’une est appellee le chief du Dragon et l’autre est appellee la queue du Dragon [...] Le chief du Dragon demeure en chascun signe xviij mois et la queue autant, et accomplissent leurs cours en xviij ans. Se le chief du Dragon est en un signe, la queue est toujours ou signe opposite [...] Et pour ce la queue du Dragon est toute venimeuse pour le regart opposite. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, livre VIII, chap. 29, fol. 136rb-137va. Et li trenchement par le quel li ecentriques de le Lune hors de le voie dou Soleil viers septentrion est apiellés li chiés dou Dragon. Anon. [Léopold d’Autriche], Compilation de le science des estoilles, ca 1300, 79. Et porce que la Coe et Jupiter et Venus sunt nomper, et Venus a sa meson el Torel, et sunt en la .IXme. meson retrograde, segnefient .IIII. homes qui seront gité de la /101va/ compagnie de cel segnor, desquel il aura soupeçon. Les .II. metra il bien hors, le tierz ne porra, ainz remeindra o lui par son veziement et tracera touz jorz savoir se il li porra nuire covertement. Et neporquant il ne li porra nuire, quar li planete per, la Lune et Venus, ne sueffrent mie o les planetes nompers, le Chief del Dracon, Jupiter et Venus, dont cist .IIIez. sera dessevrez ausit de lui. Anon., Jugement astrologique sur la naissance de Baudoin de Courtenay, ca 1260, ms. fr. 1353, fol. 101rb-101va. Ici commence li chapitres qui pleinement parole del Chief del Dracon. Quar a la parfin li Chief del Dracon, qui est amis de Jupiter, liquels Jupiter est trovez en la .IXme. meson, qui est li Toreaus, jasoit ce que li Toreaus soit retrogrades, et cil Toreaus est feminins de la nature de cele haute dame, que segnefie ce autre chose fors le chief del segnor occidental que nos deismes desus, qui relieve Jovem son ami i estant en povreté, ce est a dire que il a grant compassion de la povreté de cele haute dame et li done sovraineté […]. Et porce que la .XIme. meson est meson de fortune et la seconde meson est partie de fortune, li Chiés del Dracon qui est en la .IXme. descent en avant en la meson de cel grant segnor […] acquerre […] de peccune […]. Et li Chiés del Dracon est el Cancre qui est signes septentrionalz, segnefie que cist sires a victoire sour ses anemis qui sunt devers Midi. Quar cum la terre qui est li plus durable elemenz et li plus estable veinc et sourmonte touz les autres elemens par sa durableté et par sa permenance quasi invertible et movable en regard de la terre, autresit li Chiés del Dracon, qui est sires del Cancre, liquels Chiés est de nature de terre, de ore en avant fait estable […] et conferme l’empire de Costantinoble par cest empereor […]. Anon., Jugement astrologique sur la naissance de Baudoin de Courtenay, ca 1260, ms. fr. 1353, fol. 102va.

Point ascendant d’intersection de l’orbite de la Lune avec le plan de l’écliptique.

Queue du Dragon et le chief du Dagron, c’est l’acommençal du senestre et la keue, c’est l’acommençal du destre. Hagin le Juif [Abraham even Azre], Commencement de sapience, 1273, p. 35, ms. fr. 24276, fol. 3va. Derechief quant la Lune est droittement entre nous et le Souleil, il est eclipse du Souleil, qui n’avient onques par nature fors en conjunction du Souleil et de la Lune et quant le Souleil est [conjoint] ou chief du Dragon et la Lune est [conjointe avec ] la que, si comme dit Albumasar ou Livre du mouvement des planettes. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, livre VIII, chap. 29, fol. 136rb. Ilz sont deux estoilles qui ne sont pas planettes mais elles ont aussi comme nature et oeuvre des planectes, dont l’une est appellee le chief du Dragon et l’autre est appellee la queue du Dragon [...] Le chief du Dragon demeure en chascun signe xviij mois et la queue autant, et accomplissent leurs cours en xviij ans. Se le chief du Dragon est en un signe, la queue est toujours ou signe opposite [...] Et pour ce la queue du Dragon est toute venimeuse pour le regart opposite. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, livre VIII, chap. 29, fol. 136rb-137va. [Lune] Li 5 cercles est li cercles de se latitude ens u quelle li Lune est hors du zodiac aucune fois vers septentrion, et li poins du trencement d'ichelui est apiellés li tieste du Dragon, et aucunes fois vers miedi, et cis poins est appiellés keuwe dou Dragon; et sont trouvé par l'argument de le leesche. Anon. [Léopold d’Autriche], Compilation de le science des estoilles, ca 1300, 75-76. Et si devez bien noter ce que en la .Vte. meson de filz furent trové .III. planetes, et la Coe fu la quarte, quar li Solauz, qui estoit la nuit .II. foiz female, demostroit que, aprés le [fi]l devoit avoir cil grant sires prochienement une fille, laquele ne devoit mie vivre longuement, por la Coe del Dracon qui estoit en cele meesmes .Vte. meson. Anon., Jugement astrologique sur la naissance de Baudoin de Courtenay, ca 1260, ms. fr. 1353, fol. 101va.

Point descendant d’intersection de l’orbite de la Lune avec le plan de l’écliptique.

 

Voir A. Le Boeuffle, Les noms latins d'astres et de constellations, Paris, Les Belles Lettres, 2010, p. 98. (J. Ducos) Le tiers, c’est le Dagron et ses estoiles .31. Hagin le Juif [Abraham even Azre], Commencement de sapience, 1273, p. 33. Aprés est li Dracons qui est si granz et de tantes estoiles qu'il porprent grant partie de la region artike. Anon., Introductoire d’astronomie, ca 1260, XIV, 6, p. 45.

Constellation septentrionale, dont les étoiles sont réparties selon une ligne sinueuse et qui ressemble à un serpent.

Tieste du Dragon CHIEF DU DRAGON [Lune] Li 5 cercles est li cercles de se latitude ens u quelle li Lune est hors du zodiac aucune fois vers septentrion, et li poins du trencement d'ichelui est apiellés li tieste duDragon, et aucunes fois vers miedi, et cis poins est appiellés keuwe dou Dragon; et sont trouvé par l'argument de le leesche. Anon. [Léopold d’Autriche], Compilation de le science des estoilles, ca 1300, 75-75.

Point ascendant d’intersection de l’orbite de la Lune avec le plan de l’écliptique.

Dans la citation d'Hagin, le mot "estoile" est synonyme de planète. C'est également le cas du mot stella dans certains textes d'astronomie et d'astrologie au Moyen Âge. (JP Boudet)

Lidragonsde le Lune est mus encontre les signes mais lidragonsdes autres planettes sont fixe et mouvable selonc l'ordene des signes. Anon. [Léopold d’Autriche], Compilation de le science des estoilles, ca 1300, 79. Et leur dragon si est ou lieu de l’ajoustement du cercle de l’estoile qui resamble au cercle des signes ensamble son cercle le penchant. Hagin le Juif [Abraham even Azre], Commencement de sapience, 1273, p. 35, ms. fr. 24276, fol. 3va.

Points d'intersection de l'orbite de la Lune et des planètes avec le plan de l'écliptique, dont la figure ressemble à un dragon.

Et sachiés que senie vaut contre concussions, car les humeurs qui sunt apparellies courre a cel liu sunt mises hors par la senie. Fai donc senie au commencement de l’autre partie et fai aprés repercussis d’estoupes moullies en aubun d’uef et met desus et oing aprés le liu de miel et i met pourre consolidative, fai ce de bolo et de dragon et de .11. consaudes. Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 15r.

Résine d’une couleur rouge foncé provenant du dragonnier et qui a la propriété d’assécher et de consolider.

sang de dragon Et se ce ne soufist pas, boen fait sengnier des vainnes qui sunt desouz la lenghe, et puis ensechir les gensives de la poudre de rose seiche et de balastie et de sanc de dragon. Jofroy de Waterford, Secret des Secrets, Diet., ca 1300, l. 578-80. Les medecines consolidatives doivent estre plus seches que les generatives de char, si comme sanc de dragon. Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, I, 49, fol. 48r. La rouge poudre est faite en tel manere : Pren de la racine de la consoude grant et de la menue oelment une once, de bol une once, de poiz griesche .iii. onces, de mastic, d'oliban oelment une once et demie, de sane de dragon, de nommie oelment .ii. onces ; ensamble tribles ces choses et les gardes. Anon. [Roger de Salerne], Chirurgie 1, ca 1250, fol. 14rb. Pernez une once de grant consoude, de bol, pois gregoise .iii. onces, mastic e encens owelement demi once, sane de dragon, mumie owellement .ii. onces, c'est .v. deniers pesant. Anon. [Roger de Salerne], Chirurgie 2, ca 1250, fol. 27rb.

Résine d’une couleur rouge foncé provenant du dragonnier et qui a la propriété d’assécher et de consolider.

dragon volant Dragon qui vomit du feu, assub, estoile cheans Dragons volanz e estenceles / Font il [les corps célestes] par l'air sembler esteles, / Qui de ceaus en cheant descendent, / Si con les foles gens entendent. JEAN DE MEUN, Roman de la Rose, éd. Langlois ca. 1275, v. 18915-18918.

Apparition lumineuse, phénomène lumineux dans la zone entre la terre et la lune.

dragon qui vomit du feu, dragon du feu dragon volant, assub, estoile cheans Cette expression, avec ses variantes d’épithète, peut désigner une étoile filante, voire une comète, c’est-à-dire dans la pensée médiévale, un phénomène de la zone sublunaire et donc météorologique. Cf. J. Ducos, La météorologie en français (XIIIe-XIVe siècle), Paris, Champion, 1998 ; St. Dörr, "Von Drachen und Scheiben", dans Früchte vom Baum des Wissens : eine Festschrift der wissenschaftlichen Mitarbeiter, hrsg. von Ditte Bandini und Ulrich Kronauer, Heidelberg 2009, 207-215, p. 210-211. [J. Ducos] La seconde impression de l'air est un feu long et estroit qui est aussi engendré en l'air de fumees seiches et chaudes et est ce feu appellé du puepple de dragon qui vomyst le feu. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses soleil lune, 1372, XI, 2, p. 183. Tout autel vous di du dragon de fu qui queurt parmi l’air, qui tant dure comme il est gros et tant deschent en le moisteur de l’air que il samble que il chiee et li faut sa caleru et sa lueur et deffait du tout. Anon., Placides et Timeo 1, fin XIIIe s., p. 183, § 379.

Apparition lumineuse, phénomène lumineux dans la zone entre la terre et la lune.

Draglon ardant Il s’agit d’une des appellations françaises des étoiles filantes au Moyen Age ; la dénomination repose sur une métaphore liée à l’analogie de forme avec un serpent. D’autres métaphores sont à l’origine de dénominations des étoiles filantes, certaines héritées des textes gréco-latins (poutres (trabes), tisons (titiones), moncel de flammes ou de feu) et d’autres comme dragon, propres au monde médiéval. Voir U. Dall’Olmo, « Latin terminology relating to aurorae, comets, meteors and novae », Journal for the History of Astronomy, 9, 1978, p. 123-124 [J. Ducos]. Nul embrasement comme d’estoiles corans, dedraglons ardanz et de tex embrasemens n’est fet el ciel, ainz est fet cha aval en l’air et el feu. Mahieu le Vilain [Aristote], Meteores, ca 1285, I, fol. 6rb. Cez dis feuz sont de plusors manerez: les unz sont autressi comme .I. moncel de feu ardant en une aire et l’apele l’en« draglon ardant ». Mahieu le Vilain [Aristote], Meteores, ca 1285, I, fol. 6rb.

Phénomène météorologique dû à l’inflammation d’une exhalaison venue de la terre.

Dragon est le plus grant de tous les serpens […]. Le dragon a une creste sus sa texte & une petite bouche par quoy il atrait le vent & lieve la langue et a les dens agues et serrees. Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, XVIII, chap. 26, fol. 305v. Dragon est li tres granz serpenz de toz, neis une de plus grans beste dou monde, qui habite en Inde et en Ethiope, ou il a tozjors grant esté. Brunetto Latini, Tresor, 1268, I, 141, p. 248. A entendre est que (mout) d'espoisses de serpens sont, si comme il apert ens aucteurs de medecine, meismement en chaus climas, si comme sont tyrs ou viperes qui sont une meisme chose, et si comme sont grans escorpions et petis volans et ne mie volans, dragons, aspides, basiliques et mout d'autres qui ne sont pas de France, si ne nous appartient pas a en parler. Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, chap. 1826, p. 127-128.

Serpent* le plus imposant par la taille, vivant en Inde et en Afrique, portant une crête et dont la force réside surtout dans la queue.