verbe
date DEGASTER
FEW XIV, 202b vastare DEWASTER empl. trans. Et quant la toie sera degastee ou partie, pren le jus de la rue et le mors de la geline qui a le rouge flor et mesle avec cest jus que l'en apele clopote et si le met en l'oel. Iceste chose vaut aillors. Anon. [Roger de Salerne], Chirurgie 1, Sloane 1977, XIIIe s., fol. 18va. Mes mut dormir, seez certein, / Le cors dewaste e rent vein, / E le fet a desmesure tendre. Pierre d’Abernum, Secret des Secrets, ca 1270, v. 1946-1948. [...] nous dirons d’aucunes infections aparans par defors en nos cors et au premier : defors a unes conchiures engenrees illuec et eles sunt dites lentilles. Eles sunt faites a le fie de cause dehors, si comme de caleur du soleil ou de l’air ou de sanc boullant qui dissout plus qu’il ne degaste. S’il la detrait et il ne desout petit quant il degaste, la face est noire ou taches sunt engendrees u cuir, lentilles sunt faites a le fie de cause dedens, car nature jete ses cunkiures par defors. Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 45r-45v. Ou fevre longue desliante les humeurs et degastante, ou longue dolor, ou debilité d'apetit. Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, vol.2, p. 11. Et dit ainsi que a cause de trop grande melencolie et de l'abondance qui vient d'elles, aucune le cervel est troublé en maniere que nerf optique est en telle maniere opillé et degasté que l'esperit visible ne peut passer droictement a la pupille et appert devant les yeulx du pacient au jour ainsi comme moiches qui voulent par l'air devant ces yeulx. Anon. [Bienvenu Raffe], Compendil pour la douleur et maladie des yeux, ms. BNF fr. 1327, XVe s., fol. 57r. Les corps sains sont hastivement degastez [par] medecines, mais celles qui usent de mauvaises viandes sont plus hastivement desgastez. Martin de Saint-Gilles, Amphorismes Ypocras, 1362-1363, p. 62. Donc toutes choses extrinseques qui diminuent chaleur naturelle ou qui consument vent ou qui degastent humidité connaturelles, elles font sterilité et pour ce toutes choses froides sterilizent. Anon. [Bernard de Gordon], Pratique Fleur de lys, ca 1470, VII, 1. […] se ses muscles [du lépreux présumé] sont degastez, s'il seufre dormitacion es membres. Nicolas Panis [Guy de Chauliac], Chirurgie, ca 1450, tr. VI, doct. 1, chap. 2.

Affaiblir ou détériorer le corps, un organe, une humeur, en parlant de différentes causes, comme l’air extérieur, une humeur en déséquilibre, etc.

empl. trans. Iceste poudre menjue la morte char et degaste sanz la violance. Anon. [Roger de Salerne], Chirurgie 1, Sloane 1977, XIIIe s., fol. 36ra. Tu dois savoir que antrax et carbuncle sunt une chose selonc aucuns, fai ceste chose a carboncle sourvenant a la plaie. Leve premiers le liu o vin teve et met aprés desus pourre de sauge, de gravele de vin, d’ermodaptiles ; ceste pourre runge la malvaise char et degaste et se on le laisse longement, ele manjue le vaine. Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 27r. faites gargarismes et prenés dyamoron et vin aigre et miel et mellés ensemble et gargarisiés si chaut comme vous pourrés souffrir, ce seche la huate et degaste le fleume. Jean Pitard, Réceptaire, ca 1300, fol. 19va. Les navrés es quiex ventosation est competente, sont ceux es quiex sanc noir engroissié remaint environ la plaie après evacuations universeilz, le quel sanc ne puet estre vuidié, resolz ne degasté par celes evacuations universels, ne par choses qui soient dessus mises. Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, vol.1, p. 187. [...] maiz en la quartaine, la chaleur de la fievre euvre et dissolve la matiere de la fievre petit a petit, et continuelment elle la degaste, resolve et evacue. Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, p. 150. Pour la declaration de ceste matere, nous devons savoir que li cautere et les ignitions sont necessaire en cyrurgie a la cure de pluseurs maladies. Et pource dit Avicennes que c'est uns grans remedes et pourfitables, car il garde le membre de corruption Et deffent que la malvaise matere ne s'esparge ou espande plus avant ; il conforte ausi le membre de malvaise complexion et le rectefie ; il degaste et resolve les materes venimeuses et corrumpues qui sont contenues et encloses u membre, … Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, I, 31, fol. 34r. La seconde [utilité] est qu'elle degaste et deboute le venin. Anon. [Arnaud de Villeneuve], Regime santé du corps, 1480, 97.

Affaiblir une maladie, un agent pathologique, par un traitement ou la chaleur de la fièvre.

 

empl. pron. … ainsi l'umeur mauvaise qui est cause de la goute se degastera et la goute cessera. Jean Pitard, Réceptaire, ca 1300, fol. 23ra.

S’affaiblir, en parlant d’un agent pathologique.

 

empl. trans. De cest jus pren .ii. libres, si les met avec .iiii. libres d'oille d'olive, puis le fai boulir tant que li jus soit degastez, et ce connoistras tu quant il n'i ara point de jus. Anon. [Roger de Salerne], Chirurgie 1, Sloane 1977, XIIIe s., fol. 35rb. L’autre potions est tele qui garist plaie sans cirurgie fors k’en brisure de tès. R. de le semence du col rouge, chanvre u la semenche, rubee maiour, tanesie, trivle ces choses et les quis a .II. parties de vin et la tierce d’yaue jusques a tant que l’yaue soit degastee et en doit on boire au matin une quilleree, l’autre a miedi, l’autre au viespre et met une feulle de rouge col sus la plaie as femes et blanche as homes. Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 6r.

Évaporer un mélange liquide pour le concentrer, le faire réduire, en vue de la préparation d’un remède.

 

empl. trans. [...] puis metez la pomme sur les brezes et tant comme sera degastei de l’oilhe par le feu, tant i metez de l’oilhe et ensi faites tos jours jesques a tant que la pomme ne puisse plus rechoivre. Jofroy de Waterford, Secret des Secrets, Diet., ca 1300, l. 2339-41. Autre. R. le cael du goupil ou du chien et le cuis tant que li chars soit toute degastée et pren le craisse par desus et se li chars en la premiere coction n’est bien degastée, cuis le en la seconde u en la tierce et pren adonc la craisse et en use contre toute doleur de froide cause et c’est sauvraine remede contre çou. Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 14v-15r.

Mettre en morceaux par la cuisson un solide, afin de l’utiliser comme remède.