verbe
date DÉGOUTTER
FEW IV, 348a gutta DEGOUTER empl. intrans. Et encore pour chou ke, à chiaus ki ceminent convient user par besoigne malvaises ewes, si leur aprenderons comment il les porront amender, si com de faire cuire, car li cuires les fait plus clere et plus delie, ou de faire couler par mi .I. drap espès, ou faire le degouter à maniere de ewe [caude] rose. Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 70. Che vaut contre combustion de fu. R. liber demie de craisse de porc bien salee et blance, fondue en une paiele a lent fu et coule par .1. drap en degoutant en une boiste o un poi d’eve, melle longement la couleure et aprés çou jete l’eve et retien la craisse et met de rechief eve desus et remelle et rejete l’eve et met de l’autre et fai issi jusqu'a .X. fois u plus, jusq’a tant que la craisse soit blance et le garde et oing le liu ars o une pene .11. fois le jour ou plus, ce sane trop sovrainement le liu ars et cicatrize sans demourer aucune trace de combustion. Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 60r. Item prenés gingembre bien paré et le frotés sus la queux au barbier moilliee de bon vin blanc et ce qui degoutera de la froteure, mettés en l'oil, ce oste la maille et l'obscurté des yeux. Jean Pitard, Réceptaire, ca 1300, fol. 18ra.

Tomber goutte à goutte, en parlant d’un liquide, pour servir à la préparation d’une boisson ou d’un remède.

empl. trans. Et por la dolor des oreilles : Prenez sayn d’anguile fresche et metez en .I. oignon et puis le cuisiez ou feu en estoupes moillies puis le degoutez es oreilles. Anon. [Pseudo-Hippocrate], Lettre d'Hippocrate 1, ms. 10034, 1240-1250, fol. 88r. Bonne yaue pour les yeux. en mettés es yeux malades quant vous irés dormir ou toutes fois que vous vous pourrés garder du vent et la degouterés es yeux a une plumete bien nete ou a .i. poi de coton ou de drap linge net. Jean Pitard, Réceptaire, ca 1300, fol. 9ra. le jus [de pouncel] meslé od oile roset tout hastivement la dolour des oies, si l’em le degoute tedue dedenz les orailles. Anon. [Pseudo-Hippocrate], Lettre d'Hippocrate 1, ms. 693, 1240-1250, fol. 175v.

Faire tomber goutte à goutte un liquide en vue de soigner, notamment dans les oreilles ou les yeux.

empl. trans. Par extension du sens précédent. [I. Vedrenne-Fajolles] Et quant ele [les sansues] seront plainnes et vous les volés oster, prendés .I. pau de cendre, ou .I. pau de sel ou ver de soie arse, ou lin ars, ou esponge arse, ou laine arse et le degoutés sus, si kaïra maintenant. Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 44.

Faire tomber peu à peu du sel ou une matière médicinale réduite en poudre en vue de soigner.