nom fém.
date MÉDECINE
FEW VI-1, 600b medicina MESCINE MEDICINE

Le terme medecine est utilisé dans une multiplicité de syntagmes, qui peuvent se décliner en grandes catégories principales.

Les syntagmes en [medecine + adjectif en -ive] servent à préciser l'action de la substance sur le corps : ils sont très fréquents dans les textes et permettent d'établir une typologie des diverses substances selon leur action ou leur effet. Ainsi, les medecines laxatives servent à purger les humeurs ; les medecines mondificatives ont une action nettoyante et purifiante, et peuvent être utilisées avant d'autres procédés curatifs ; les medecines generatives permettent de favoriser la production de peau et de chair lors de la guérison ; les medecines corrosives peuvent être utilisées pour la cautérisation des plaies. Le syntagme se décline donc selon les multiples effets des médicaments : medecine dessicative, medecine reductive, medecine consolidative, medecine incisive, medecine attractive, etc.

À cette première catégorie spécifique peuvent s'ajouter les divers syntagmes en [medecine + adjectif] qui viennent spécifier une caractéristique inhérente au remède ou à la substance préparée. L'adjectif peut préciser une qualité*, comme dans medecine froide/chaude ; annoncer un degré d'action sur le corps, comme dans medecine forte/faible ; ou encore indiquer le type de composition du médicament, comme dans medecine simple/composée. La formule peut aussi attester de l'efficacité de la substance, qui doit être choisie correctement et adaptée à la situation, comme dans medecine competente. De nombreux syntagmes se déclinent selon ce modèle, allant de la description de l'organe stimulé par le remède (medecine cordiale) à des expressions comme medecine triacleuse qui renvoie à la thériaque. [L.Viénot]

Et vous disons ainsi en jugent que telle maladie procede et vient a l’enffant ou pacient du ventre de sa mere d’aucune infirmité corrompue qui a audit lieu dominacion, qui est la cause pourquoy Il naist sans lumiere. Et nous nous sommes parforcez de les curer avecques medecines variables en plusieurs et diverses manieres, mais nous n’y avons peu trouver nul remede. Anon. [Bienvenu Raffe], Compendil pour la douleur et maladie des yeux, ms. BNF fr. 1327, XVe s., fol. 46v. Ces medecines dont, les unes purgent par le ventre desoubs, si comme agaric, turbith, Mirabolons et pluseurs aultres, et les autres par le orine, si comme persin, anis, fenoul, ape et pluseurs autres. Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, I, 40, fol. 39v. Et se ceste chose est trop fort a boire, met i de la poudre du sucre avec. Et fai garder le malade ensement ausi com s’il eust pris medecine laxative, car ceste chose le fera aler a chambre .iiii. foiz ou .v. Anon. [Roger de Salerne], Chirurgie 1, Sloane 1977, XIIIe s., fol. 27vb-28ra. E quant mester de eus (les mires) averez / Devant vus seient tuz asemblez, / E, si il covient ke medicine pernez, / Par cunseil de plusurs le frez. Pierre d’Abernum, Secret des Secrets, ca 1270, vers 1238-1241. La .3. riulle est que medecine ne tente ne doit toucier sans moien le nerf blecié, fors vin eschaufé ou huille mictigative eschaufee. Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, ch. 854, p. 207. Le cors font cras et moiste et bien desposei […] vomir une fois chascun mois a tout le mains, car vomir purge l'estomac des mavaises humors par desuz, si cum medecine laxative par desouz. Jofroy de Waterford, Secret des Secrets, Diet., ca 1300, l. 473-474. Des vainnes du cors, quaus sunt et des quez fait bon sengnier por diverses maladies toi dirunt li fisechien qui sevent la sience qui "anatomie" est appellee, et des mescines laxatives tout ensement... Jofroy de Waterford, Secret des Secrets, Diet., ca 1300, l. 2447-48.

Substance, éventuellement préparée, qui permet de guérir le corps d'une maladie, médicament.

Cy apres s’ensuit le Compendil qui a esté ordonné par Bienvenu Raffe , Maistre et docteur en medecine qui a esté composé et compillé et ordenné a Montpellier pour la douleur et maladie des yeulx sur ceste forme. Anon. [Bienvenu Raffe], Compendil pour la douleur et maladie des yeux, ms. BNF fr. 1327, XVe s., fol. 38r. Et commence Aristotes a traictier les questions qui apartienent a la science de medecine par aventure pour .2. causes : l'une, pource qu’elle nous est plus necessaire et plus pourfitable, et pource doit elle estre amee et preferee devant les autres sciences humaines, selonc ce que dit Constantins, car nous avons plus le coer as choses qui nous sont plus necessaires, si comme Aristotes ausy dit u proheme de Methaphisique, et meesmement pour la santé que nous amons et desirons sur toutes choses. Pource dont par aventure fit Aristotes preceder les problemes qui apartienent a la science de medecine dont la fin est santé. Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, I, prol., fol. 1r. O Alisandre, en medicine verement / Est contenu certein document / Ke la conservance est de santé / Principaument en dous choses trové. Pierre d’Abernum, Secret des Secrets, ca 1270., vers 1500-1503. 34 Rolant, Rogier et les quatre maistre qui firent les livres de cirurgie separez des livres de medicine et moult de emperiquez meslerent en yceulx. Nicolas Panis [Guy de Chauliac], Chirurgie, ca 1450, chap. sing.74 Aussi appert que il convient le cirurgien en ouvrant artificiellement sçavoir les commancemans de medicine et avec ce est convenable que il sache aulcun peu des aultres ars. Nicolas Panis [Guy de Chauliac], Chirurgie, ca 1450, chap. sing.74 Les instrumens de medicine sont regime, pocion, diete, seignee, unguens, emplastres et pouldres. Nicolas Panis [Guy de Chauliac], Chirurgie, ca 1450, chap. sing.74

Science et activité médicales, dont le but est de guérir le corps humain.

Kar costume en norissement / Mescine est a tute gent. Pierre d’Abernum, Secret des Secrets, ca 1270, vers 2268-2269. 34 Et pour tant doibt le laboureur considerer la maladie de la terre, et selon ce querir la medicine Anon. [Pietro de' Crescenzi], Livre des prouffitz champestres et ruraulx, 10227, 1373, II, 17, f.26 r.

Remède à un état maladif ou défectueux.