Aldebrandin de Sienne utilise plus fréquemment délivrer qu'accoucher.Ce second verbe semble alors peu attesté, du moins avec cette acception, même si Chrétien de Troyes l'emploie dans ce sens en 1165 (voir TLF, s.v. accoucher). Le verbe accoucher insiste sur une mise au monde dans une position allongée, sur une couche, ce qui n'était pas systématique au MÂ. Le verbe délivrer insiste quand à lui sur l'expulsion nécessaire à terme échu. Même si le très petit nombre de citations disponibles dans notre corpus ne permet guère de trancher, il semble qu'accoucher soit alors plutôt d'emploi peu spécialisé et que lamédecine médiévale recourre davantage au verbe délivrer et à sa famille, que ce soit pour indiquer la venue au monde d'un bébé viable ou l'expulsion d'un foetus mort in utero. Voir l'article "Délivrer" dans ce dictionnaire. Sur l'emploi alors peu spécialisé d'accoucher, on consultera le GDC (s.v. acouchier) et le DMF, qui présentent de nombreuses citations utilisant ce verbe dans ce sens, mais aucune qui appartienne à une oeuvre médicale. On remarquera que l'AND ne présente pas d'emploi du verbe dans cette acception (AND, s.v. acoucher) [I. Vedrenne-Fajolles]
Citations
si gardés qu’ele [la nourrice] soitacoucieà droit terme, qu’ele n’ait perdu sen enfant devant ou par bature ou par autre cose
Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 77.
