ARTÈRE

var ARTAIRE

var ARTHERE

ARTÈRE
Médecine - Médecine

nom fém.

Etym FEW XXV 367b : arteria

Conduit* destiné à amener le sang dans les membres* du corps, qui diffère d'une veine par son battement* régulier et par la grande quantité de sang qui en sort en continu lorsqu'il est sectionné, ce fort écoulement sanguin étant difficile à étancher.

Notes

  • syn VEINE

    Note encyclopédique

    Pour complément et comparaison, on se référera avec profit aux fiches veine et artériel dans ce même dictionnaire. La distinction entre veine et artère n'est pas toujours faite très clairement,veine pouvant à l'occasion fonctionner comme un hyperonyme. Faut-il rappeler qu'avant l'ouvrage de William Harvey (1628), les idées sur la circulation sanguine ont longtemps été en partie erronées [I. Vedrenne-Fajolles].

Citations

  • Maintes fois avient grans decorremens de sanc de l'arterequi est copee a la plaie que vient au pardefuers, ou a l'incision de l'aposteme, ou au cautere dou membre, et as semblans choses ; et est mout grief chose d'estenchier.
    Anon. [Albucasis], Cyrurgie, ca 1250, fol. 14rb.
  • […] et se il seit que li dolor soit desoz le genoil vers la cuisse, se li fais cautere au cautere cutellaire ou circulaire, et te done bien garde en tous tes cauteres que tu n'i lassier mie tant le cautere que tu brules les ners et les gransarteres, et que tu ne faices au malaide plus grant nuisance et contraction.
    Anon. [Albucasis], Cyrurgie, ca 1250, fol. 10va.
  • Se il avient que la gorge soit plaiee d’espee ou de dart si que li souflemenz et la certainnearteresoit trenchie ou foree, li malades ne puet estre garis. Se la gorge n’est toute foree, mes li cuirs pardesus, cure ausi com autres plaies.
    Anon. [Roger de Salerne], Chirurgie 1, Sloane 1977, XIIIe s., fol. 25vb.
  • De ces vainnes que nous vous avons noumees, il en i a .i. partie que li phisique apieleartaires, ce sont les vainnes qui batent, les autres proprement qui ne batent sont vainnes.
    Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 36.
  • Se aucune vaine est rungie u chief dou vit la u les vaines et li nerf et lesartereshabundent et li sans dekeurt, destemprés argille o vin aigre et aubun d’uef et le metés sus le poignil ; ce restraint le sanc degoutant.
    Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 24v.
  • Ypocras nous ensaigne et explique les membres esquelz ne peut estre faicte restauracion de leur substance ne restauracion de vraye union quant ilz sont coupez ou perforez ou solus. […] lesarteres, les voines et les semblables […]
    Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, p. 169.
  • […] et par le ventre il [Ypocras] entent toute la concavité du corps ou le sang puisse estre receu hors des voines, quant il est espandu ainsi contre sa nature, et hors de son propre lieu, qui est es voines et esarteres, tel sang est corrompu et converti en sanie ou en ordure.
    Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, p. 171.
  • Pour quoy il est a savoir que li esperit en cest pourpos ne sont autre chose que une substance vaporeuse et soubtille de nature de air, qui s'engendre u coer par sa grant et actuele chaleur, de sanc noble, soubtil, bien digeré et bien purefiié, qui de l'ordenance de nature, comme il fu dit, est envoiié continuelment moyennant lesarterespar tout le cors et par tous les membres [...]
    Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, I, 1, fol. 5v.

ARTÈRE (Artere trachee)
Médecine - Médecine

nom fém.

Etym FEW XXV 367b : arteria

Conduit qui part de la bouche pour descendre au poumon et permet le passage de l'air, trachée artère.

Notes

  • syn CANNE

    syn VOIE

    syn TRACHÉE

    syn TRACHEA ARTEREA

    Note encyclopédique

    L'ordre moderne trachée artère et l'emploi de trachée seul sont aussi représentés au Moyen Âge. FEW XXV, s.v.arteriaet TLF, s.v.trachée, mentionnent une formetrachie arterievers 1240, dans l'oeuvre de Roger de Salerne. Mais, dans l'état actuel de nos connaissances, il faut ensuite attendre le XIVe siècle pour retrouver l'ordre moderne, qui semble s'être imposé dans les textes du XVe siècle. Il semble donc que la formetrachée artèreait progressivement évincé la formeartère trachée, dont on connaît des attestations au XIVe siècle. L'emploi detrachéeseul semble plus rare dans les traités médicaux, alors qu'on le trouve dans des textes non spécialisés. Pour ces occurrences detrachée, voir DMF, s.v.trachée. On consultera également la fichetrachéedans ce dictionnaire. FEW XXV, s.v.arteriarappelle également que le terme latinarteriaavait déjà la double acception de "conduit transportant le sang" et de "conduit transportant l'air" depuis Cicéron (voir spécifiquement FEW XXV 369a). artère trachée a par ailleurs pour synonyme canne du poumon et voie de l'air, d'où le renvoi aux deux fiches CANNE et VOIE. [I. Vedrenne-Fajolles]

Citations

  • En la bouche est determinee l'extremité desus du merri et les voies de l'air qui sont appelees la canne du pomon et l'artereditetrachee, des quelles le cartillage cimbalaire cuevre les pertuis en la bouche.
    Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, chap. 240, p. 68.
  • La canne du pomon, la voie de l'air, l'artere trachee, c'est tout une chose.
    Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, chap. 261, p. 76.
  • […] et le chief de cestearthere tracheeou canne du poulmon est appellee epiglotum, et la voye qui est entre ces deux conduis est apellee la gorge ; et une chose qui pent sur ces II conduis, a maniere d'un doit, est apelé uvette ou uvula, et II petites pieces qui sont adjoustees en la racine de la langue sont appellees duo amigdala, amendes, car elles sont en maniere de II amendes.
    Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, p. 192.