BOUCHE

BOUCHE Médecine - Médecine

nom fém.

Etym FEW I 585b : bucca

Orifice situé sur le visage, voie de passage de l'air, des aliments, de la parole mais aussi de certaines superfluité, fumées et humeurs* internes, un des quatre émonctoires du cerveau.

Notes

Citations

  • Por oster la dolor des denz : raez bien la corne de cerf puis cuisiez bien cele rasure en vin ou en aigue. Si humez li chaut com vos le porrez soffrir et si tenez en vostrebouchetant qu’il soit refroidiez. Et a donques le getez fors. Et humez autre. Et ce faites sovent si garrez.
    Anon. [Pseudo-Hippocrate], Lettre d'Hippocrate 1, ms. 693, 1240-1250, fol. 79r.
  • Il avient que li tes est depeciés en manere de crevache e isifaitement ke l’une partie del tes n’est plus basse ne plus haute de l’autre, mes om n’i set si tele depeceure va desi au tes. Donkes covient ke li malades tiegne sabouchee ses narines closes e soffle durement.
    Anon. [Roger de Salerne], Chirurgie 1, Sloane 1977, XIIIe s., fol. 26ra.
  • Et por le soief eskiwer se doit on garder de mengier coses salees, et de trop parler et alener par lebouce.
    Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 69.
  • Qui n’a dont faire laituaire, face cuire le fust en vin, si le boive al matin : reubarbe, le pois de .iii. d. ou de quatre, rechois le matin, purge colre et sortrait flume hors de la buichede l’estomac et voide la chalor naturel, enchace ventosité et fait labouchesavoree.
    Jofroy de Waterford, Secret des Secrets, Diet., ca 1300, l. 281.
  • A ce vaut moult macis et cubebes maschiees et tenues longuement en labouche.
    Jean Pitard, Réceptaire, ca 1300, fol. 17rb.
  • Et si avient crance a le fie a ciaus qui garissent de fievre quartaine contenue ; dont se on voit en icheus laboucemalmise, on doit douter de cole aduste k’il ne crankisse, doune li cler de chievre et le tiegne longement en sabouce.
    Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 37r.
  • Autre [Si le duvet chiet a aucun ou si il ad les goues emflez]. Pernez betoigne si le triblez puis si le quisez en eisil puis si le tenez en labouche, si le gorgez.
    Anon. [Pseudo-Hippocrate], Le livre Ypocras, 1ère moitié du XIVe s., fol. 177v.
  • Ypocras nous dit yci que, quant aucune fame vomit sang par labouche, et le flux de menstrues lui survient, que[de]telle emission de sang par la bouche est delivre et garie.
    Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, [1429], éd. Lafeuille (1964), p. 111.
  • […] queuvre la bien [la fame], et fay une suffumigacion par dessoubz de choses aromatiques, et que la fumee monte en la marris, et riens n’en ysse par dehors ; et se l’odour et la fumee des choses aromatiques lui montent par le corps dedens jusques a laboucheet aux narines, tu doiz et tu peulx congnoistre qu’elle n’est pas brehaigne quant est de deffaut qui soit en li ; et se l’odour n’y monte, c’est signe qu’elle le soit.
    Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, p. 138.
  • Et [Ypocras] dit ainsi, que quant aucun a douleur de sa teste et environ la teste, et sanie ou eaue decourt aux oreilles ou a labouche, tel flux garist la douleur et la maladie.
    Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, p. 161.
  • Et par ces choses povons nous veoir que le cervel a plus d’emmictoires, ou d’evacuatoires que les autres membres principaux, car il a le nez, les oreilles, laboucheet les yeux.
    Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, p. 161.
  • Et ce quiert il pource qu'il est bien aucunes autres evacuations qui se poeent bien faire, ja soit ce qu'il ne soit pas expedient meismes, si comme cracher par labouceet faire orine.
    Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, IV, 8, fol. 107r.

BOUCHE Médecine - Médecine

nom fém.

Etym FEW I 585b : bucca

Ouverture, orifice d'un organe*, d'une plaie ou d'une fistule.

Notes

  • Note encyclopédique Voir aussi l'emploi de bouche au sens plus spécifique et premier de "bouche, partie de la tête" et les syntagmesBouche de la matriceouBouche de l'estomac.

Citations

  • Apres l’en doit metre en labouchede la briseure du test un drapel de lin [...], si que li chiés du drapel soit de toutes pars pardesoz les eurs du test, que la porreture de la plaie ne descende sus la dure mere et face mal au cervel.
    Anon. [Roger de Salerne], Chirurgie 1, Sloane 1977, XIIIe s., fol. 11rb.
  • Reonde [forme] li dona qu’il ne puist iestre encraissiés, car si com vous savés, coses rondes se maintient plus sainnement, et por ce li dona nature longe, et reonde, et large pour retenir et souffrir grant plenté de viandes, pour soi nourrir et tot le cors, et li fist .i.boucedeseure por prendre le boire et le mengier, et .i. autre par desous por espurgier l’ordure et le superfluités des viandes qui s’en vont par les bouiaus, et jasoit ce que ce soit grosse chose, n’est ele mie si grosse que li boiel n’en prengent nourissement.
    Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 101.
  • Ki mut eue beit en verité / E la seif en seit plus enoité, / La nervuse char k'en l'estomac a / Par passiun se estendera, / E labuchek'al estomac afiert / Desuz, estoupé e constreint iert.
    Pierre d’Abernum, Secret des Secrets, ca 1270, v. 2172-2177.
  • De rechief trai le jus de plantain, de lancinee, de celidoine, d’aloisne, cuis .1. poi o miel escumé et destempre tout o pourre d’aloe et mierre et oing de çou la tante et le met jusques u fons, ce assouage la dolour et seche sovent le festre et quant li festres est amortis, poi de merde en ist et ce qui en ist est blanc et espes et gluiant, car tant com çou qui en ist est gaunes et .1. poi rous, li festres est vis, adonc i met tante tainte en ongnement fait de miel et d’alun et de plume et d’arrement et met .1. poi de lutargie, car il engenre bone char et runge la morte et oing laboucedu festre o ongnement fusc.
    Jehan de Prouville [abbé Poutrel], Chirurgie, ca 1300, fol. 40r.
  • Dont premierement est appareillie l'ulcere parfonde au propos : soit mise en laboucede l'ulcere une tente ferme et puis dessus un drap de lin oint de chose a ce convenable ou d'aucun semblable, puis après soient liés dessus pulvilles et estoupes, si comme il est dit desus de la maniere de lier ulcere apparante.
    Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, p. 81.
  • La .8. rieulle est que, se la plaie qui fu ainsi liee estroitement plus que les parties adjacens qui sont environ liè, est faite sanieuse ou orde par aucune cause ou error, des cele heure les parties adjacens doivent estre plus estraintes, et labouchede la plaie doit estre relaschie.
    Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, p. 176.
  • Ulcere parfonde qui est plus fresche et qui a labouchemoiennement large au regart de la concavité, (et de la quele la concavité) est large moiennement.
    Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, chap. 1613, p. 77.
  • or n’a il nulles lacertes en l’estomac, et especialment en laboucheou le sanglout est plus causé, et pour ce ne dit pas Avicene que feust spasme, maiz c’est semblable a spasme ; […].
    Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, p. 196.

BOUCHE (Bouche de l'estomac) Médecine - Médecine

nom fém.

Etym FEW I 585b : bucca

Ouverture, entrée de l'estomac.

Citations

  • Quant apoplexie est ancieinne et tu la cures ensi com nos avons dit, et il ne profite mie, et li malaides n'ait fievre, adonques li fait .iiij. cauteres: .ij. sus les .ij. cornes dou chief, et .i. emmi le chief, et .i. ou leu qui est apelez «vasselz» si com nos avons devant dit, et lou derrien cautere sus labouche de l'estomac; et soit curez si com nos avons dit devant.
    Anon. [Albucasis], Cyrurgie, ca 1250, fol. 4va.
  • Et ne devés mie entendre que la viande se cuise en labouche de l’estomac, chou est à dire en la forchele, mais li propre lius du cuire le viande si est ou fons, et ch’est por le caleur du cuer et du fie et des autres menbres qui sont environ […].
    Aldebrandin de Sienne, Régime du corps, 1256, p. 101.
  • Qui n’a dont faire laituaire, face cuire le fust en vin, si le boive al matin : reubarbe, le pois de .iii. d. ou de quatre, rechois le matin, purge colre et sortrait flume hors de labuiche de l’estomacet voide la chalor naturel, enchace ventosité et fait la bouche savoree.
    Jofroy de Waterford, Secret des Secrets, Diet., ca 1300, l. 280.
  • Si devons savoir que la douleur du membre passe et va a l’autre ou par nerf, ou par voine, ou pour ce que l’un membre est voisin de l’autre, si comme le cuer, labouche de l’estomac, ou pour ce que la matiere est envoiee de l’un membre a l’autre ; […].
    Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, p. 172.
  • maiz l’autre est aceteuze, qui est appellee oxizemie, et ceste est causee ou de la froideur de l’estomac, ou d’aucune humeur contenue dedens ou es bouiaux, dont aucune fumee ou ventosité est eslevee en labouchede l’estomac et mise hors par router ; et de ceste parle Ypocras […].
    Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, p. 186.
  • Il dit dont que les medecines qui sont chaudes, pource qu’elles font mouvoir les humours de bas en haut a labouce de l’estomac, font vomir.
    Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, I, 41, fol. 21v.

BOUCHE (Bouche de la marris) Médecine - Médecine

nom fém.

Etym FEW I 585b : bucca

Ouverture de la matrice, vulve, cervix.

Citations

  • Quant tu cures la femme de l'enfant mort ou ventre, si com j'ai dit en la division, et il ne vient fuers, et tu es constrains d'ovraige de mains; si covient que tu saiches se li femme est de saine vertut, et n'ait accident ou elle ait paor de mort; si covient que li femme soit sovinee sus son dos, et soit ses chiés enclins aval, et les jambes levees; et li ministre la teigne de .ij. pars, ou elle soit liie au lit si qu'elle ne soit traite au dessendement de l'enfant; puis frottez labouche de la marrisd'oiles moistes avec muscillaige de altee et de fenugrec et semence de lin, puis oigne li baile ses mains de ces oiles et de ces muscillaiges;
    Anon. [Albucasis], Cyrurgie, ca 1250, fol. 44rb-va.
  • Si comme il a esté dit, l’orifice oubouche de la marrizest double ; l’une est de dehors, et cesti n’est pas proprement de la marriz, maiz du col de la marriz ; l’autre est dedens, et cestui est proprement l’orifice de la marriz ; et de cestui entent Ypocras quant il dit que, s’il est groz et cloz, que la fame est grosse.
    Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, p. 131-132.