Etym FEW I 222b : ballena
Constellation australe de la Baleine ou Cetus.
syn CETUS
Etym FEW I 222b : ballena
Poisson* marin de très grandes dimensions.
syn CETE
var BALAINE
var BALENE
var BALLAINNE
Note encyclopédique Puisqu'elle vit dans l'eau, la baleine est un poisson au sens médiéval (même si les savants du Moyen Âge n'ignorent pas les particularités morphologiques de l'animal, notamment le fait qu'il est vivipare). La baleine est omniprésente dans les bestiaires et les encyclopédies, qui décrivent, souvent sous le nom de "cète", un animal tellement immense que les marins prennent pour une île son dos qui émerge de l'eau. Ils y abordent et au moment où ils font du feu, l'animal plonge, les entraînant à sa suite. L'histoire vient du Physiologus, où l'animal est nommé "cetus", "aspidoceleon", ou encore "aspidotestudo". Chez Isidore de Séville, les "ballenae", qui doivent leur nom aux jets d’eau immenses qu’elles lancent ("ballein") au-dessus des flots, sont clairement distinguées des cètes. Ces derniers sont "des espèces de bêtes énormes dont le corps égale les montagnes" ("ingentia genera beluarum et aequalia montium corpora"). Au Moyen Âge, le rapport établi entre le cète et la baleine fluctue selon les textes. Parmi les bestiaires français, seul celui de Guillaume Le Clerc distingue encore nettement les deux animaux. Certaines encyclopédies – notamment celle de Thomas de Cantimpré – identifient la baleine comme la femelle du cète. Toutefois, les auteurs médiévaux utilisent souvent les deux termes comme des synonymes. C'est le cas chez Vincent de Beauvais qui établit l'équivalence des deux dénominations sous la mention "actor" et, chez Philippe de Thaün, "cetus" et "balain" forment un binôme synonymique. Près d’un siècle et demi plus tard, la même équivalence est explicitement posée par Brunet Latin. La même équivalence est notée par l'auteur de la version longue du "Bestiaire" attribué à Pierre de Beauvais entre "baleine" et "lacoine", une autre dénomination du cète. Ainsi, lorsqu’il évoque la redoutable île mouvante qui engloutit les marins imprudents, Richard de Fournival préfère la nommer "balaine". Quant à Jean Corbechon, il écarte également le calque "cète" au profit de "balaine", alors que "cetus" figurait encore aux côtés de "balena" dans l’oeuvre de Barthélémy l’Anglais [C. Rochelois]