ARÈNE

ARÈNE Sciences de la nature - Géologie

nom fém.

Etym FEW XXV 172b : arena

Terre de qualité extrêmement sèche*, qui se présente sous forme de petits grains et qu'on trouve notamment au fond de la mer et sur les côtes.

Notes

  • var ARENNE

    var ARAINE

    syn SABLON

    syn GRAVELLE

    Note encyclopédique

    En ancien français, les termes arène,gravelle et sablonpeuvent être synonymes, comme on le voit pour arène et sablon dans la citation de Jean Corbechon. Concernant ces deux derniers substantifs,sablon paraît plus courant qu'arène dans les textes scientifiques médiévaux. Rarement, semble-t-il, et dans certains contextes précis, des nuances existent entre arène et sablon, ce qu'on constate dans la citation de Pietro de' Crescenzi ; en effet, dans cette phrase, le sablon ne désigne pas vaguement du "sable", mais plutôt du "sable fin", tandis que les noms arène et gravelle dénotent le "sable" en général. Cet usage distinguant arène et sablon en ancien français se trouve en latin chez Palladius. Sur cette question, voir F. Vigneron, "La nature et la qualité des sols dans le Livre des prouffitz champestres et ruraulxde Pierre de Crescens", p. 244-245 et p. 248-249 in:Aux origines de la géologie de l'Antiquité au Moyen Âge, dir. C. Thomasset, J. Ducos et J.-P. Chambon, Paris, Champion, 2010. Pour l'emploi des termes en latin classique, voir : M. Fruyt, "La dénomination des sols et des terres en latin. L'apport du lexique latin à la connaissance des notions géologiques", p. 58-61 in:ibid.. [F. Vigneron] La forme le qui se trouve dans le texte d'Évrart est une variante dialectale picarde de l'article féminin.

Citations

  • Arene, que nous appellons sablon, est ainsi nommee pour la secheresce qui est si grande que, quant on l'estraint entre les mains ou soubz le pié, elle brait et goute quant on escout la robe.
    Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, fol. 225v.
  • […] la mer est plus pure car elle n'est pas amellee de terrestreité pour ce que learaineest pesant et descent legierement au fons.
    Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, XXIII, 8, fol. 158r.
  • Apres ce qu'il [le mil] est semé, il desire terre tres bien aree deliee et grasse et si vient bien en sablon, enarenneet en gravelle, mais qu'il soit semé en terre arrousee et en moiste ciel il soit semé.
    Anon. [Pietro de' Crescenzi], Livre des prouffitz champestres et ruraulx, Vérard, 1373, III, chap. 18, fol. 48r.