La forme bubone est aussi utilisée en tant que variante de bubon, "apostume". Voir cet article et ci-contre le deuxième sens.
Citations
Aristotes dont dit que es parties desoubs les aisseles ne se doivent mie faire incisions, ne es parties buboniques, c’est es ainnes, et la entour; Et ce samble estre pource que les parties desoubs les aisseles sont perilleuses a inciser […]Et appele Aristotes ces parties cy buboniques ou bubones, pour la similitude du chat huant qui est appelés bubo, qui ne se moustre que de nuit; Et ausy sont ces parties secretes et muchies, Et pource ausy sont appelees les apostumes qui s’i font bubones.
Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, I, 33, fol. 35v.
BUBONE
Médecine -
Médecine
nom
masc.
Etym FEW I 581b :
bubon
Apostume*, tumeur, enflure, qui se présente notamment près de l'aine et sous les aisselles.
Notes
Note encyclopédique
La forme bubones pourrait être considérée comme la forme du nominatif pluriel latin de bubon, mais aussi comme une forme française du pluriel. Les citations ne permettent pas de trancher le problème. [L. Viénot – M. Goyens]
La forme bubones qui se trouve dans la citation de la traduction de la Chirurgie d'Henri de Mondeville, est la leçon relevée par Lucie Viénot dans son édition (en préparation) du texte, d'après le ms. Paris, BnF, fr. 2030, et qui corrige l'édition d'A. Bos de 1898 utilisée en principe dans le corpus du DFSM. [M. Goyens]
Citations
Et appele Aristotes ces parties cy buboniques ou bubones, pour la similitude du chat huant qui est appelés bubo, qui ne se moustre que de nuit; Et ausy sont ces parties secretes et muchies, Et pource ausy sont appelees les apostumes qui s’i fontbubones.
Evrart de Conty [Aristote], Problemes, ca 1380, I, 33, fol. 35v.
Et aprés quant elle fut abatue, nature n’estoit pas tant confondue mais expelloit au mieulx qu’elle pooit au dehors, et par especial aux aiselles et aux aignes et causoit bubones et autres apostumes, car telle maniere que icelles apostumes estoient effects des apostumes de dedens.
Anon. [Guy de Chauliac], Chirurgie, ca 1450, fol. 69r.
La notification des bubones. A quoy est assavoir que bubo est prinse en trois magnieres. L’une pour apostume seule qui se muche dessoubz les aiselles tout ainsi comme bubo est ung oisiau qui se muche selon les parois. Secondement bubo est prins largement pour l’apostume qui est engendree es trois emunctoires, c’est assavoir du cervel dessoubz les oreilles, dessoubz les aiselles du cuer, et du foye es aynes. Autrement bubo est prins plus largement pour les apostumes qui sont engendrees en menbres glanduleux, comme es menbres dessusdiz, et avec ce es mamelles et es couillons, lesquelz jasoit qu’i soient menbres nobles et principaulx, toutesfois ilz ne sont pas principaulx a l’essencea ou estre de l’individualité de l’homme, mais pour garder son espece.
Anon. [Guy de Chauliac], Chirurgie, ca 1450, fol. 68r.
[...] la cause est car telles apostumes et bubones sont germes et effects des apostumes de dedens.
Anon. [Guy de Chauliac], Chirurgie, ca 1450, fol. 69r.
La curation des bubones, selon Avicenne, est diversifie de la cure des autres apostumes en evacuation et repulsion, pour ce que se le bubone vient par voie de crisis ou par expulsion de menbre principal, lors il ne convient point faire evacuation, mais incontinent on y doit apliquier remedes sur le lieu et ne doivent point estre repercutifz mais attractifz et qu’ilz atirent la matiere au lieu de l’apostume par toutes manieres de attraction et aussi par ventouses come il a esté dit ou chapitre universel. Et se le bubone ne vient point par la magniere dessusditte, mais vient pour les ulceres des extremités ou d’autre cause primitive ou il y a repletion ou sans elle pour cause de la doleur, comme dessus a esté allegué ou .XIII. Terapentique, lors evacuation est racine de la curation et minoration de la viande et sa subtiliation, comme dit Avicenne.
Anon. [Guy de Chauliac], Chirurgie, ca 1450, fol. 70v.
Et i sont souvente fois faites apostumes par voie de derivation, qui sont dites[bubones], berbes, encloupeures, pour ce qu'il font clochier.
Anon. [Henri de Mondeville], Chirurgie, 1314, chap. 484, p. 122.