FUMÉE

FUMÉE
Médecine - Médecine

nom fém.

Etym FEW III, 852a, 853a fumus

Exhalaison*, vapeur qui se déplace dans le corps humain sous l'effet de l'alimentation, de certaines boissons, de la maladie...

 

Citations

  • Et quant les ners en lur racine, c'est a dire pres de la cervelle, sunt trop moistes par les fumees qui montent du boire a la cervelle, home devient foible et ne puet aler fors chancelant, et quantqui de torner a destre torne a senestre.
    Jofroy de Waterford, Secret des Secrets, Diet., ca 1300, l. 506
  • ...et ainsi ou fumees, ou malles humeurs, sont desrivees au lieu deulent, c'est au chief.
    Martin de Saint-Gilles, Comment. Aphorismes Ypocras, 1363, p. 145.
  • Le quart est aprés que l'omme est esveillié de son dormir competant, il doit estendre ses mains et ses piés et les aultres membres a ce que les esperis de vie soyent tirés aux membres exteriores et que les esperis du cerveau soyent plus subtilz. Le Ve est que l'omme se doit pygnier pour ouvrir les porois de la teste et debouter les fumees delaissees aprés le repos et pour moderer les esperis du cerveau.
    Anon. [Arnaud de Villeneuve], Regime santé du corps, 1480, p. 5.
  • Le troiziesme est douleur de teste a cause que des viandes indigerees et grosses en l'estomac sont eslevees fumees grosses faisant empeschement au cerveau.
    Anon. [Arnaud de Villeneuve], Regime santé du corps, 1480, p. 6.
  • Toutesfois oultre les raisons des nocumens dessudittes sont aultres raisons plus efficases. La cause du premier nocument, c'est assavoir des fievres, aulcunefois putrides, aulcunefois esfimere : La fievre esfimere est engendree par vapeurs et fumees fuligineuse retenuees par le repos aprés disner, lesquelles le veillier avoit acoustumé de determiner.
    Anon. [Arnaud de Villeneuve], Regime santé du corps, 1480, p. 7.
  • La secunde raison est, que la feve par sa ventousitez et sa grossor enfle et engrosist la char, cum ferment ou leivain fait farine. Et por ce ens es soverainnes parties du ventre fait grant ventousitez et emflure et grosse fumee qui monte a la teste et nuist a la cervelle et pluisors songes fait desordenez.
    Jofroy de Waterford, Secret des Secrets, Diet., ca 1300, l. 2109
  • Il [le bon vin] oste du cuer l'oscure fumee qui engendre tristece.
    Jofroy de Waterford, Secret des Secrets, Diet., ca 1300, l. 833

FUMÉE
Sciences de la nature - Météorologie

nom fém.

Etym FEW III, 852a, 853a fumus

Exhalaison de parties élémentaires venant notamment de la terre ou de l'eau vers l'air.

Notes

Citations

  • La fumee est une vapeur qui par la force de chaleur est traittes des plus haultes et plus soubtilles et plus moistes parties de la matiere ou le feu est.
    Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, 1372, X, chap. 6, fol. 181v.
  • Lors en isse une moisteur aussi comme fumee et s'en vait contremont. Qui adonques tendroit sa main au desus de celle fumee, il sentiroit une vaspeur qui toute sa main li amoistiroit .
    Gossuin de Metz, Image du monde prose, ca 1247, p. 149.
  • De terre naist et nue et pluie, si com d'un drap c'au feu essuie, qui molliés est et seche lors, et en ist une vapor fors com fumee et s'en va dessus; qui lors tendroit sa palme sus cele vapor, il sentiroit que la main li amoistiroit.
    Gossuin de Metz, Image du monde2, ap. 1248, v. 8905-8912.
  • Quant li solaus va par desous, si sprent le caleur en terre et, quant le terre est escauffee, si atrait les humeurs des yaues qui sont par deseure, si sont engenrees toutes vapeurs, ossi comme se vous metés sur une pierre caude yaue froide, si en isteroit tele menniere de vapeur, qui est apelee fumee, tout ainsi naist de le terre elementeuse, des quatre parties du monde, vapeur qui est apelés vens.
    Anon., Placides et Timeo 1, fin XIIIe s., p. 171, § 358.
  • S'en issent fors unes vapours comme fumees, et s'en vont en l'air amont ou elle s'acueillent poi a poi et angroissent tant k'eles deviennent oscures et espesses, si k'eles nous toilent la veue dou soleil, et ce sont les nues.
    Brunetto Latini, Tresor, éd. Carmody, 1268, p. 90.

FUMÉE (FUMEE SECHE)
Sciences de la nature - Météorologie

nom fém.

Etym FEW III, 852a, 853a fumus

Exhalaison de particules chaudes et sèches vers l'air et la sphère du feu.

Notes

  • syn BUEE

    syn EXALATION

  • Note encyclopédique L'exhalaison sèche, faite de particules chaudes et sèches, est dans le système aristotélicien à l'origine des phénomènes ignés dans l'air (étoiles filantes, comètes...). Dans le passage de Mahieu le Vilain, elle est même la matière de la sphère du feu, ce qui laisse penser que le feu élémentaire est aussi composé de particules sèches et chaudes. (J. Ducos)

Citations

  • Et devon savoir que la fumee seiche qui vient de la terre, por ce que ele est est caude, va contremont la ou la region du feu est et dessiques au derenier ciel, et icelez fumees sont matere de l’element que nous apelon feu por ce que il sont tantost brulleez et soutillez par le mouvement du ciel, quar le ciel eschaufe par son mouvement si comme nous avon dit.
    MAHIEU LE VILAIN [ARISTOTE], Meteores, ca 1285, I, fol. 6vb.

FUMÉE
Sciences de la nature - Météorologie

nom fém.

Etym FEW III, 852a, 853a fumus

Exhalaison de parties sèches venant de la terre, qui, selon Aristote, sont à l'origine de phénomènes météorologiques secs (vents, foudres, météores ignés...)

Citations

  • La seconde impression de l'air est un feu long et estroit qui est aussi engendre en l'air de fumees seiches et chaudes et est ce feu appelle du puepple de dragon qui vomist le feu.
    Jean Corbechon [Barthélemy l’Anglais], Proprietés de choses, ms. BnF fr. 22 531, 1372.